Délocalisation forcée
En ce moment précis, la porte de la boutique de la rue Serpente est close. Les lumières sont éteintes, les grilles fermées. Pendant ce temps, les promeneurs qui passe rue Dante peuvent me voir assis inconfortablement, tapotant le clavier de guingois. Comment est-ce possible ? Me serait-je trompé d'arrondissement ? Pourquoi suis-je dans le cinquième dans notre boutique de 20 m² plutôt que de siéger dominicalement dans notre domaine du sixième ?
Par un concours de circonstances et de négligences cumulées on m'a transmis les clés d'un placard en lieu et place des clés de Serpente. Le fait que je n'ai à endosser qu'une partie d'une collective désorganisation n'est qu'à moitié réconfortant. Quelque part à Aaapoum on les problèmes qu'on mérite, comme en démocratie les dirigeants.
Always look on the bright side of life : sans ces inconvénients m'ayant poussé à ouvrir Dante au lieu de Serpente ce charmant bambin qui passait là n'aurait pas pu se faire offrir un Batman par sa jeune mère (ou sa cousine, ou sa grande grande sœur, après tout j'en sais rien !)