Magazine Culture

La Folk douce et survoltée de Nilüfer Yanya

Publié le 09 avril 2019 par Le Limonadier @LeLimonadier

En ce début de printemps, que diriez-vous d'une belle touche de Folk à la fois douce et survoltée ? Cool, ça tombe bien puisque aujourd'hui on se penche sur le cas de la chanteuse, compositrice et musicienne Nilüfer Yanya. Cette talentueuse londonienne a capté notre attention il y a quelques mois (en scrollant hasardeusement les suggestions Youtube) grâce à sa musique touchante et son univers 90's. Ses chansons minimalistes sont un voyage aller-simple dans un monde métissé où sa voix puissante et sa guitare rebelle apporte une vague de nostalgie.

A l'occasion de la sortie de son premier album " Miss Universe " et de sa date imminente au Point Ephémère le 26 avril, on lui a soutiré quelques informations pour en apprendre plus sur ce curieux personnage !

PSSS : on vous fait gagner des places pour son concert en bas de l'article...

La Folk douce et survoltée de Nilüfer Yanya

Peux-tu nous en dire plus sur le début de ta carrière : comment ça a démarré ?

Je dois avouer que je n'ai rien fait en particulier. Je me suis juste focalisée sur ma musique en faisant le plus de concerts possible.

Tu es souvent caractérisée comme une musicienne " Folk ", mais on entend également beaucoup de Pop, de Soul et d'électronique dans ta musique. Quelles sont tes influences principales, celles qui t'ont construit en tant qu'artiste et celles qui t'inspirent aujourd'hui ?

Quand j'étais jeune, je n'écoutais que de la musique qui contenait de la guitare. Maintenant j'écoute tout ce qui contient... de la musique ! Mais je dois reconnaître que récemment je n'ai pas écouté beaucoup de nouveautés... En revanche, mes albums préférés de l'année passée sont ceux de Blood Orange, Frank Ocean et Ravyn Lenae.

Qu'est ce que ça fait de grandir dans une ville telle que Londres ?

C'est sûr qu'il y a d'énormes avantages à grandir en ville, surtout lorsque celle-ci fait la taille de Londres. Mais je pense que ça peut aussi te rendre blasé et insensible, surtout par rapport à la musique et la culture. Disons que ça peut nous rendre un peu " pourri gâté " en terme de quantité et de diversité. De mon côté, heureusement que j'ai été capable de voyager et de voir des endroits différents, ça m'a permis de prendre du recul et de réaliser à quel point Londres est à la fois géniale et difficile. Je sens que les grandes villes peuvent nous piéger si on n'est pas prudent, un peu comme si on était coincé dans un énorme centre commercial !

On a remarqué une vraie identité visuelle dans tes vidéos (à la fois à travers ton look et tes décors), avec cet esprit un peu 90's qu'on adore. D'où te vient ce choix ?

Je pense que toutes les images auxquelles nous avons été exposé en étant jeune font partie de nous et de notre " vision ". Donc il est compréhensible que ça refasse surface et qu'on mélange du old school avec de la nouveauté, ça apporte un aspect nostalgique. Je ne sais pas si c'est quelque chose auquel je réfléchis vraiment... c'est plutôt quelque chose que je fais naturellement et que je ne contre pas.

Entre toi, une musicienne en plein essor, ta sœur qui réalise tes vidéos et deux parents artistes, vous avez l'air d'être une famille bien artistique. Est-ce qu'ils t'ont encouragé à suivre cette voie ?

Oui, absolument ! Mais ils voulaient également que je suive une voie un peu plus académique, mais je pense qu'on ne peut pas altérer ce à quoi on a été exposé dans notre jeunesse, c'est quelque chose de puissant qui nous suis toute notre vie. Je pense qu'aucun de nous a vraiment eu le choix.

Quel est ton processus pour écrire/composer ?

Pour moi l'unique exercice est d'écrire, constamment. Parfois c'est bon, et parfois pas du tout !

Que peux-tu nous dire sur ton premier album "Miss Universe" ?

Tout l'album a été conçu en un an à peu près (à part quelques chansons), donc désolé s'il donne l'impression d'être un peu bâclé. Il contient également une sorte d'histoire fictive où l'auditeur devient le personnage principal et doit tenter de comprendre ce qu'il se passe en étant mis en attente au téléphone... D'ailleurs WWAY Health voudra récupérer toutes vos données pour éventuellement contrôler votre esprit !

Avec ta sœur vous avez créé Arts in Transit, une association qui permet d'offrir des cours d'art et de musique aux enfants des camps de réfugiés à Athènes. Est-ce toujours d'actualité ? Comment et pourquoi avez-vous mis ça en place ? As-tu d'autres projets du même style que tu aimerais développer ?

C'était l'idée de ma sœur, j'ai seulement pris part à son projet ! Et oui c'est toujours d'actualité : l'année dernière le groupe s'est rendu là-bas quatre fois pour des ateliers. Notre objectif principal est de faire des rencontres et de supporter les gens du mieux qu'on peut. On prévoit de faire plus de missions similaires à Londres, et potentiellement dans d'autres villes également. On espère qu'en travaillant sur Arts in Transit on pourra continuer à nourrir le projet toute notre vie, et appliquer ce concept d'ateliers dans différents lieux et situations.

Quelle est ton expérience en tant que femme dans l'industrie musicale ?

Je suppose que toute femme tôt ou tard devient consciente qu'elle n'est pas vraiment considérée en tant qu'égale, et ainsi à un moment donné ça nous permet de nous libérer de la pression sociale. Je pense que l'industrie de la musique est assez ironique, puisque d'une certaine manière tout le monde (hommes ou femmes) doit devenir un produit afin de vendre sa musique ! Mais je dirais que tant que c'est ta musique qui provoque le produit et non l'inverse, c'est acceptable.

Qu'écoutes-tu principalement en ce moment ?

Sharon Van Etten - " Seventeen" , " Hands " et " Comeback Kid " .

Le 26 avril on te verra pour la première fois en live, et on est impatient ! Mais tu as déjà joué quelques fois à Paris : que penses-tu de la ville et de son public ?

J'apprécie énormément revenir à Paris, et ce à chaque fois, car je découvre un peu plus la ville et je vois des choses différentes. Mais je ne peux pas dire non plus que je connais encore très bien. Quant au public, il semble assez détaché et critique.

Et enfin, si tu étais une boisson/cocktail ça serait quoi ?

Coconut water & whisky !

Merci beaucoup !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Le Limonadier 23814 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines