En y passant, j'ai relevé qu'on pratiquait encore le mariage arrangé. C'est là, qu'un vieux Saint Pétersbourgeois m'a soumis un petit extrait de Maupassant, un célèbre auteur français pour me casser la voix.
Lis,m'a-t-il dit :
"Le mariage et l'amour n'ont rien a voir ensemble. On se marie pour fonder une famille, et on forme une famille pour constituer la société. La société ne peut pas se passer du mariage... quand on se marie, il faut unir les convenances, combiner les fortunes, joindre les races semblables, travailler pour l'intérêt commun qui est la richesse et les enfants. On ne se marie qu'une fois, fillette, et parce que le monde l'exige ; mais on peut aimer vingt fois dans sa vie, parce que la nature nous a fait ainsi ! C'est une loi, vois-tu, et l'amour c'est un instinct qui nous pousse tantôt à droite, tantôt à gauche..."
Et pour me faire taire, il rajouta :
- Attends d'avoir souffert, pour comprendre que ce n'est pas une vieille recette de grand-mère, mais toute la sagesse de notre nation, qu'exprime l'un de vos vieux dictons : "il ne faut pas chier dans le panier avant de le mettre sur sa tête."Et pour ne pas faire marche arrière, je lui ai adressé la moins fine des objections : - Est-ce que vous en diriez autant du mariage gay?
Il fit semblant d'être attristé ou troublé puis il a ouvert les guillemets : - "Que Dieu nous préserve de ce genre de gaieté, parce qu'on ne sait jamais ce que le sort nous réserve. Chez nous le particulier s'incline devant le général pour qu'aucun mal ne puisse devenir banal."
Et il a enchaîné pour que je ne puisse pas le taxer d'homophobie, en précisant que l'humanité vaut bien plus que l'individu... il ne faut donc pas donner à celui-ci, l'envie de diviser celle-là... Faisons donc comme si de rien n'était. La politique de l'autruche est, dans ces cas de figure, la politique la plus appropriée. Le seul atout de cette contrée, me dit-il, c'est qu'elle a la tête sur les épaules... elle n'est pas bête, et on ne peut pas lui conter fleurette... Elle pratique tous les vices, mais connaît par cœur toutes les vertus et si elle ne met pas beaucoup d'eau dans son verre de vodka, ce n'est pas pour attester son goût de l'alcool mais pour préserver l'eau... qui risque de devenir la plus rare des denrées...
Voilà ce qui s'appelle de l'art... l'art de se taire tout en étant bavard... ou buvard.
L’article On a tous quelque chose de la grande Russie ! est apparu en premier sur Le journal de Personne.