Rideaux beiges, les lettres R / E suspendues à l'arrière de la scène, un clavier et deux amplis seventies autour d'une batterie. Radio Elvis a planté un décor vintage au pied de la butte Montmartre.
Pour cette tournée, Colin Russeil, Manu Ralambo et Pierre Guénard sont accompagnés d'un quatrième musicien, le claviériste Martin Lefebvre : un renfort bienvenu qui permet de s'alléger, histoire d'être plus débridé sur scène...
Le chanteur, Pierre, en profite : son corps s'exprime, il se faire guider par le rythme de la musique et rejoint la fosse à plusieurs reprises pour chanter au milieu du public.
L'heure et demie de concert est portée par la plume de Pierre, également guitariste. Le trio s'inscrit parfaitement dans la lignée de ceux qui ont su fusionner langue française et rock, tels Alain Bashung ou Noir Désir.
Tous est mesuré, tout se suit : les jeux de lumière, la gestuelle de Pierre, la batterie de Colin... Prières perdues, le morceau blues rock sur les fous de Dieu, nous balade avant de s'accélérer. Le romantique Bouquet d'immortelles est l'occasion de faire retomber la tension et, pour le public hétérogène, d'offrir un bouquet de roses à Pierre. Plus tard, ce sont des dizaines de fleurs qui parsèmeront le sol.
Le titre aux sonorités les plus rock de la soirée est une version française de Lonely Boy du duo américain Black Keys. Radio Elvis envoûte les spectateurs avec Ces garçons-là, premier single de leur nouvel album rock alternatif façon Talking Heads et le contour des lettres se met à clignoter.
Lors du premier rappel, les quatre garçons offrent Nocturama (subtil hommage à Nick Cave), Solarium et le titre dance 23 minutes : l'occasion de rendre la scène multicolore.
Le final, Radio Elvis le réserve à Goliath. Extraite de leur premier album, cette chanson leur tient à coeur et son interprétation relevait de l'évidence en cette soirée particulière : " Ce n'est pas tous les jours qu'on joue au Trianon ! " dira Pierre, peu porté à communiquer avec le public mais visiblement heureux d'être là. Comme nous.