Rade amère, Ronan Gouézec… sélection du Prix du roman Cezam Inter-CE 2019

Par Antigone

Je continue à lire les romans et albums BD que j’arrive à piocher en bibliothèque dans le cadre du Prix Cezam 2019… répertoriés en fin de billet [clic ici]. Et il est très agréable de découvrir ainsi de nouveaux romanciers. Ainsi, Rade amère, premier roman de Ronan Gouézec, et dont j’ai aimé tout de suite l’écriture, rude, et dans laquelle on entend presque le vent marin souffler. L’ambiance est posée dès le départ. L’action se déroule à Brest. Le lecteur suit deux hommes qui n’ont rien en commun, mis à part l’obligation présente de réinventer leur vie. Caroff ne navigue plus en mer, suite à un drame passé qui a bouleversé sa vie. Avec sa femme et leur fille, ils habitent dans un mobil-home installé sur un terrain vague. Mais le voici en passe d’accepter un marché fou, quoique illégal, qui va lui redonner confiance en lui. La rencontre qu’il fait avec un des voyous qu’on lui assigne, Toni, appelé 180 (comme le sandwich de chez Mc Do), va être en ce sens déterminante. Jos Brieuc, lui, vient de s’installer comme taxi des mers. Fraîchement divorcé, terriblement seul, un peu désarçonné par sa nouvelle situation et tous les changements qu’il met en oeuvre, il fait la jolie rencontre d’un couple de personnes âgés et d’une femme. Ces trois personnes vont peu à peu atteindre et ouvrir son coeur. Mais le destin est moqueur, ou capricieux, et la rencontre improbable de ces deux hommes en pleine reconstruction sera forcément orageuse… Il est peu de dire que j’ai beaucoup aimé l’ambiance maritime de ce roman, absolument bien décrite et rafraîchissante. Les portraits psychologiques des personnages sont également bien amenés et on s’attache énormément à Caroff, homme à la fois blessé, fort et sensible. La narration tend vers un dénouement globalement positif, malgré la présence en arrière plan d’un gang mafieux, déterminé à arriver à ses fins, j’ai donc été assez surprise de me faire cueillir par une fin que j’ai trouvée pour le coup assez excessive et plus dans la lignée de films comme Kingsman ou Pulp Fiction. Cela dit, c’est un livre que je conseille aux amoureux de Brest et à tous ceux qui souhaitent découvrir de nouvelles plumes de talent. Ronan Gouézec est sans conteste un auteur à suivre de près !

Editions du Rouergue – avril 2018

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…    

Une autre lecture chez… Hervé Gauthier

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