Jeudi 3 juillet, le lendemain du retour de mon escapade parisienne, c'est déjà (à nouveau) l'heure du départ, avec en ligne de mire Belfort et les Eurockéennes, pour les 20 ans du festival.
Première surprise en voyant le bus arriver, l'itinéraire ! Bon, c'est clairement pas la porte à côté, mais je suis quand même persuadé qu'un itinéraire Bordeaux - Toulouse - Béziers - Montpellier - Valence - Belfort n'est pas le plus direct... Mais il faut remplir le bus, alors Vanessa (qui m'accompagne) et moi-même (ainsi que tous les autres voyageurs) essayons de dormir, autant que faire se peut...
Le premier chauffeur, Jacques, est un sacré trublion, parfois tête en l'air et à la géographie approximative ("Oh, Belfort, c'est en Allemagne ça ?"), qui sera remplacé par Guy à Montpellier, bon gars un peu bourru mais foncièrement sympa ! L'accompagnateur sera Frederic, monté à Toulouse, cool aussi.
Vu que le départ a eu lieu tôt le jeudi dans la soirée (19h30), on peut tabler sur une arrivée aux alentours de 12h - 12h30 au camping. Mais entre théorie et pratique, il y a toujours un grain de sable. Ici, il est plutôt d'un gabarit imposant : il s'agit des douanes qui nous interceptent pour un contrôle de stupéfiants. Pourquoi pas en soi. Mais il y a l'art et la manière, le tact, le savoir-être...Autant de choses qui semblent étrangères aux agents présents ici.
Ni bonjour, ni foutre ni merde, ils sont là pour choper du consommateur, faire du chiffre pour parler vulgairement. Mention spéciale à la maître-chien, qui a la délicatesse d'un proctologue sans vaseline, qui ne se gêne pas pour fouiller en leur absence les sacs des gens sur lesquels le chien (complètement dopé) a trouvé des trucs. Incroyable comme cela semble les faire jubiler de trouver quelques grammes de shit sur une personne ! Et alors quand ils trouvent une barette qui ne semble à personne, ils menacent carrément d'arrêter là le bus jusqu'à la dénonciation, qui vient rapidement. Finalement, ça aura servi à quoi tout ça, à part nous faire poireauter une heure sur une aire d'autoroute ? Moins de shit sur le site ? Mon cul : à moins d'avoir les sinus totalement obstrués, et d'être totalement con, il était facile de sentir qu'il y en avait, tout comme il n'était probablement pas très compliqué de s'en procurer...
Bref, une fois arrivé au camping, bonne surprise, comme on vient en bus, on a un emplacement réservé, juste à côté de l'entrée du camping. Ce sera forcément appréciable en fin de journée. La magie des tentes Quechua nous permet de gagner du temps pour aller à la buvette acheter des jetons et des gobelets (consignés, pour que les gens les balancent pas partout) : c'est aussi l'occasion de découvrir et de lier connaissance avec nos compagnons de voyage (salut Chloé, Cédric, Guillaume et Julien, si vous lisez ces lignes). J'ai un coup de bol : en commandant 10 jetons, la femme me donne un sachet de 15 en fait !
Bon, c'est pas tout ça, mais il est temps pour nous de nous mettre en route : on décide de suivre la voie ferrée au lieu d'emprunter la navette, histoire de profiter du beau temps. Pas grand chose d'intéressant sur les différentes scènes quand on arrive. Finalement, on se décide pour la Loggia, où jouent The Mondrians. C'est parfaitement fade comme groupe, de l'indie-rock tiède, sans saveur et que les membres du goupe se dispensent bien de relever. A leur décharge, ils semblent bien jeunes. On va dire ça. Ce qui est bien, c'est qu'ils ne jouent pas longtemps, étant rapidement à court de munitions, et nous, ben ça nous laisse le temps d'aller voir Arno qui doit jouer sous le chapiteau.
Son guitariste est pas là, et en plus au bout de 3 morceaux, il n'y a plus de son ni d'image sur les écrans vidéo. Il revient ensuite jouer un morceau, ça replante : il quitte donc la scène, probablement passablement frustré, et on le comprend. Au lieu de la Bande Originale, création du festival, direction la plage où doit jouer Biffy Clyro. C'est à peu près le même set qu'à Rock en Seine l'an passé, les mêmes gimmicks aussi. Il y a de l'énergie, c'est certain, mais diffcile d'être franchement marqués par leur compositions. Bon, retour sous le chapiteau où s'apprête à jouer Cat Power. N'ayant pas été traumatisé par son changement de style musical, j'apprécie beaucoup le concert, très cool et groovy soft. Son guitariste, Judah Bauer, assure tout en décontraction, et Chan semble heureuse d'être ici, sa voix est en place et elle prend du plaisir, c'est évident.
Fin du show, et donc direction la grande scène, où, et alors qu'il fait jour, Massive Attack commence son set. Cela a l'air très bien, mais je suis un peu dans l'inconnu (ne connaissant que très peu les albums), je suis aussi assez mal placé (pas loin de la buvette) et ça en sert à rien de rester, donc après "Teardrop", je bouge vers le chapiteau, mais d'abord le stand où j'achète un pull pour éviter la mort par hypothermie.
Sous le chapiteau est donc attendu dEUS. Je ne suis pas un grand connaisseur des Belges, est-ce pour cela que j'ai apprécié le spectacle ? En tout cas, ils dégagent quelque chose, beaucoup d'énergie, de charisme aussi, et quelques moments de bravoure, comme "Instant Street", "The Architect" ou "Suds'n'Soda" en rappel. C'était carré, solide, et comme pour Massive Attack, j'ai l'envie de me plonger plus attentivement dans la discographie du groupe. Enfin, après un détour rapide (et une écoute plus que distraite) par la plage où joue Missil, retour au chapiteau pour la prestation de Gossip. Je n'ai pas été emballé par la musique, franchement bien limitée, mais la prestation de Beth Ditto a été marquante. Ses "tenues" vestimentaires ont tendance à disparaître au fur et à mesure, jusqu'au rappel où elle jette des fruits (parfois prémâchés, c'est sympa) dans le public, descend à l'intérieur de celui-ci en chantant "Standing in the Way of Control" en sous-vêtements. Finalement, je n'ai pas été aussi emballé que Vanessa, mais j'imagine qu'il fallait vivre ça comme une performance, auquel cas c'était plutôt réussi.
Voilà, c'était le dernier concert de la journée, c'est l'heure du retour vers le camping et la tente, le tout sous un froid glacial...
Vidéos :
Massive Attack - Grande Scène
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Gossip - Chapiteau
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