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L’impression 3D, une technologie au service de l’humain et de son art

Publié le 05 avril 2019 par Franckbaty @Bouygues_C
L’impression 3D, une technologie au service de l’humain et de son art

Les exemples médiatisés et parfois très spectaculaires de constructions additives, autrement dit d’impression 3D, ont engendré nombre de fantasmes parmi lequel le principal porte sur le remplacement de l’homme par la machine, et donc sur le risque social. … Un cliché battu en brèche par la réalité. L’impression 3D constitue davantage un outil supplémentaire à la disposition des concepteurs, entreprises et compagnons, qu’une révolution des métiers qui mettrait l’humain au second plan.

L’impression 3D, d’abord pour réduire la pénibilité

Tout d’abord : l’aspect humain. Les entreprises auront toujours besoin de personnel ne serait-ce que pour piloter, programmer et entretenir les machines. Ainsi la question concerne davantage la formation, les imprimantes 3D requérant des compétences différentes. Il y aura assurément un travail à réaliser dans ce sens. Il faut voir dans l’impression 3D, les bénéfices à en tirer en termes de pénibilité et de conditions de travail : « Ce que l’on cherche en premier lieu en utilisant un robot, que ce soit pour imprimer en 3D ou pour porter des charges, c’est la réduction de la pénibilité, explique Bruno Linéatte, directeur R&D Modes Constructifs Bouygues construction. Et s’il est probable que le robot remplacera à terme l’homme sur les tâches les plus complexes et dangereuses, les acteurs qui s’engagent dans une logique de robotisation réfléchissent d’ores et déjà à l’avenir des compagnons. »

Autre facteur à prendre en compte, les entreprises du BTP rencontrent des problèmes pour recruter ; la robotisation est une solution pour valoriser le métier de la construction, et le rendre plus attractif. Pour exemple, l’expérimentation Yhnova, menée à Nantes pour la construction d’une maison avec le système d’impression 3D Batiprint3DTM sur chantier : « Nous avons réfléchi avec des compagnons, des chefs d’équipes, etc. Bien sûr, des craintes ont été exprimées, mais une réponse a été unanime : oui, cela va réduire la pénibilité. C’est la porte par laquelle nous nous serons conduits à faire entrer des robots sur les chantiers – lorsqu’on allège la peine de l’homme », précise Bruno Linéatte.

L’impression 3D dans la construction : de nouveaux challenges

De fait aujourd’hui, le secteur des BTP est encore très loin de la généralisation de l’impression 3D. Selon une étude économique de prospective sur la construction additive*, le segment du bâtiment et de l’architecture se positionne de façon secondaire avec 3,2 % du marché mondial de la fabrication additive. Laquelle reste cantonnée à des expérimentations ou pour les éléments complexes qui coûteraient très cher à réaliser selon un mode traditionnel. « C’est ce que vivent les secteurs de l’aéronautique ou l’automobile, ils ont des applications opérationnelles dans l’impression 3D, mais principalement pour des pièces haut de gamme. »

L’impression 3D pour la Sagrada Familia

La promesse de l’impression 3D pour le moment est de faciliter et de rendre accessible l’exécution de parties de bâtiments très complexes ou artistiques, à des coûts moins importants qu’avec un coffrage traditionnel : « Nous sommes sur une productivité qui ne s’exprime que dans des marchés de niche. La Sagrada Familia en est un exemple, dont la fin de la construction reposera sur l’impression 3D, notamment des chapiteaux de la cathédrale. C’est plus rapide que les méthodes traditionnelles pour ces formes très complexes », explique Bruno Linéatte. Mais cette technologie ne remet pas en question la totalité de nos procédés, loin de là … Elle rendra de nombreux services et accompagne sans imposer.

* Etude économique Prospective le futur de la fabrication additive réalisée par : l’Alliance des Minerais, Minéraux et Métaux (A3M) ; Aluminium France Fédération forge fonderie (FFF) l’Observatoire de la plasturgie, le Syndicat français de l’industrie cimentière (SFIC), la Direction générale des entreprises, le Commissariat général à l’égalité des territoires (cget), le Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (Pipame). https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/etudes-et-statistiques/prospective/Industrie/2017-Fabrication-additive-synthese.pdf

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