Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 2) : 1-2-3

Photo de Simon Woolf
Pour le livre de Richard Palachak, "Kalache", c'est par ici : KALACHE

Pour le livre de Richard Palachak, "Vodka Mafia", c'est par la : VODKA MAFIA

SAISON 2 : GOLGOTHA

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 1
D'un pas assuré, Ondro et Pet'o marchent en direction de la tapineuse qui attend le chaland sous un réverbère de l'immense quartier ville de Petrzalka, en banlieue de Bratislava. Le jeune Pet'o, quinze ans au compteur, avance à peine en retrait de son grand frère, capuche sur la frite et mains dans les poches. Il baisse le bobino et roule des épaules comme un vrai caïd, escorté par son garde du corps personnel. De son côté, Ondro se déplace tel un robot, somnambulique, vêtu de son éternelle salopette de garagiste un peu déficient mais gratifié par l'aura redoutable de son deux mètres dix et de ses cent quarante kilos. Du coup, le binôme renvoie l'image d'un ogre et de son gnome de compagnie, tout droit sortis d'un livre de contes slaves. À leur vue, la poniffe sursaute de frayeur et puis se reprend. Après tout, ce ne sont là que des queues, toutes aussi dégueulasses que les autres. Alors moches ou belles qu'importe, l'essentiel est d'obtenir sa dose de brown sugar une fois l'affaire pliée.
Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 2
Arrivés à hauteur de la fille, les deux frangins manifestent d'emblée un comportement louche et inquiétant. Le géant se place juste en face d'elle, comme pour faire écran, tandis que le gamin se cache derrière, ni vu ni connu. La biche est une rom aux traits bien typés : de grands yeux de bronze en amande, de longs cheveux ténébreux joliment gondolés, puis des traits fins hérités de ses lointains ancêtres indiens. Et si son corps délicieusement élancé se trouve être un atout capital pour attirer les clients, il offre en revanche peu de résistance face aux agressions physiques. Mais elle a l'habitude d'évoluer en milieu sadiquement hostile et sait parfaitement chasser les prédateurs rien qu'en leur rabattant le caquet. Pour toi le gros, c'est bon. Par contre je ne fais pas dans la pédophilie. Faudra que le gamin attende d'avoir dix-huit ans. J'vais rien attendre du tout, balance Pet'o d'une voix menaçante. Si tu veux mater, OK. Ça fera vingt euros pour toi et cinquante euros la demi-heure pour ton ami. J'vais pas reluquer mais te bourrer, salope !
Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 3
Ondro chope d'une main le cou de la putain et la décolle du bitume. Tels deux étrons de pendu, son parapluie flashy et son sac à main rose bonbon s'écrasent au sol. Alors le géant la trimbale derrière un local électrique et la balourde au milieu des rats crevés, des tessons de bière et des capotes usagées. À peine le temps de reprendre son souffle que le genou de la brute vient écraser son joli petit minois sur le macadam acéré, ouvrant au passage les vannes d'un ru de sang qui lui coule du nez. La suite enroule du câble. D'un bras, le colosse enserre le torse de la minette et de l'autre, il lui soulève les pattes arrière pour que Pet'o s'occupe du reste. Et le reste n'est pas franchement beau à voir. L'ado remonte la mini-jupe de la miss et d'un coup de cutter, lui arrache le string en lacérant sa cuisse gauche, emporté par l'élan. Puis il sort son micro-pénis et se vautre sur la paillasse qui se met à gerber de dégoût. Le mioche ne sait même pas s'il la pénètre, la frotte ou l'encule. Peut-être les trois. Dans tous les cas, il termine l'acte de barbarie en lui foutrant à la gueule, où s'agglutinent grumeaux de dégueulis et huile de reins encore stérile, translucide comme de la gelée de porc, innocente comme l'enfance qui va au paradis quoi qu'il advienne.
Richard Palachak