Moins d’un an après l’album Sparkle Hard avec son groupe The Jicks, revoici Stephen Malkmus avec un album où il est cette fois-ci seul maître à bord.
S’il s’éloigne ici clairement de l’univers rock qui la fait connaître dès les années 90, il y a une raison qui est due à deux choses toutes simples : son amour de la musique, ainsi que sa découverte de la scène club berlinoise alors qu’il vivait dans la capitale allemande il y a quelques années seulement. « La musique peut être géniale… Vous pouvez vous échapper, danser et vous concentrer sur la musique – ou tout simplement vous enivrer ! »
Pour autant, difficile également de classer Groove Denied dans la catégorie électro, tant Malkmus a cherché à obtenir des sonorités pré-Internet. En somme, l’écoute de l’album donnerait davantage l’impression de remonter le temps vers les années 70 et 80, période plus synthétique qu’électronique.
D’une certaine façon, j’ai surtout le sentiment que vous ne devez pas l’écouter en pensant qu’il s’agira d’une œuvre révolutionnaire (non, pas de Kid A pour Malkmus), ni à l’inverse d’un disque juste pour s’amuser (passons les exemples qui sont très nombreux). Assurément, Groove Denied se situe exactement à l’intersection des deux : on entend clairement qu’il se complaît dans sa nouvelle façon de composer, et dès lors de chanter également. Pour autant, tout semble très réfléchi, comme si en fin de compte Malkmus voulait nous (se) montrer qu’il ne faut pas le ranger dans une case prédéfinie.
En somme, Stephen Malkmus est, tout au long des dix chansons, particulièrement divertissant et il prend ce rôle très au sérieux. De là à dire que je vais finir par apprécier ce disque davantage que le précédent, oui, c’est bien possible…
(in heepro.wordpress.com, le 04/04/2019)
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