Editions Livre de Poche - juin 2008
Ravi Kapoor, médecin londonien marié à Pauline, voit rouge lorsque son insupportable beau-père vient s'installer chez eux. Epuisé, il accepte quelques temps plus tard la proposition de son cousin Sonny d'investir et créer en Inde, leur pays d'origine, une maison de retraite pour retraités Britanniques, à Bangalore . La mayonnaise va prendre et des inactifs iront goûter au confort, à l'atmosphère vieille Angleterre et au soleil paisible pour une retraite que jamais ils n'auraient pu s'offrir sur le vieux continent.
L'idée de cette histoire - la délocalisation des services aux personnes âgées - peut paraître loufoque, elle ne l'est pas tant, puisque, comme nous le rappelle l'auteure, nos vieillards ne font souvent pas l'objet de grandes attentions, faute de moyens et de personnel, et que déjà beaucoup quittent la France pour plus de confort quotidien. De là à partir jusqu'en Inde, il y a une distance non négligeable qui rend plus difficile les visites de la famille et les retours en Europe (et la dépense énergétique) mais nous sommes dans le contexte anglais et l'Inde peut évidemment attirer les retraités par son passé britannique (assez entretenu).
Alors voici différentes personnes, divers profils qui se retrouvent dans cette maison : bien sûr Norman, le beau-père de Ravi, ce vieil homme lubrique qu'il s'est empressé d'envoyer en Inde ; une femme qui cherche secrètement son fils ; des vieilles anglaises et les employés de la maison de retraite qui s'improvisent souvent à des fonctions qu'ils découvrent.
" T out cela semblait d'une logique si évidente que Ravi s'étonnait du fait que personne d'autre n'y ait pensé. Mais peut-être n'était-ce pas le cas. Peut-être, à ce moment précis, des maisons de retraite étaient-elles construites un peu partout dans les pays en voie de développement. Du soleil, une main-d'oeuvre peu chère et abondante, des frais réduits. On pouvait prendre en charge les personnes âgées à une fraction du prix normal, déchargeant ainsi d'un grand poids les services sociaux. Sonny et lui allaient donc former une société et passer accord avec les autorités locales. Sonny avait déjà des vues sur des locaux appropriés, une vieille pension de famille près de son bureau, à Bangalore."
L'histoire progresse, tout ce petit monde se découvre, s'accoutume plutôt très bien, certains retrouvent des souvenirs de jeunesse baba-cool. On peut s'ennuyer, on peut aussi prévoir certains dénouements de petites intrigues . Alors on se dit que c'est simplement une petite lecture agréable, divertissante , sans grand retentissement. Avec quand même cette évocation intéressante de la réalité actuelle par l'apparition dans le roman de jeunes employés d'un centre de qui racontent aux retraités leur réalité (travestissement patronymique puisqu'on leur interdit d'annoncer leur véritable prénom indien, et de laisser transparaître un quelconque accent) et à leur tour questionnent sur la vie anglaise qu'ils fantasment.
Des petites histoires d'amour, de belles retrouvailles et d'étranges découvertes, en somme des petites choses contées avec parfois une pointe d'humour.
[merci à l'équipe du Livre de Poche]
Libellés : Littérature étrangère, Livres