En 1919, les producteurs Serge Sandberg et Louis Nalpas, construisent un grand complexe à Nice sur un domaine acheté à Victor Masséna, petit-fils d’un maréchal de Napoléon. La Victorine rappelait sa nièce Victoire. Leur objectif était d’offrir aux réalisateurs français un lieu convenable pour l’élaboration de leurs films. Ce fut vite un gouffre financier. Le réalisateur américain Rex Ingram le rachète. Les studios connaissent ensuite une époque faste. S’y déroule le tournage des Enfants du paradis, 1946, avec la reconstitution du "boulevard du Crime", de Mon Oncle de Jacques Tati, de Fanfan la Tulipe, Le Corniaud, Et Dieu créa la femme 1956, quelques scènes de La Main au collet en 1955 avec Grace Kelly.
Puis, la Victorine cesse de plaire, on tourne davantage en extérieur mais elle retrouve un semblant de vie quand François Truffaut vient y filmer La Nuit américaine en 1973 et même Woody Allen pour Magic in the Moonlight en 2014.
Rebaptisés studios de la Riviera depuis 18 ans, ils sont placés sous le contrôle de la société Euro Media et ce centenaire devrait être le début d’un renouveau. A l’initiative de Christian Estrosi, maire de Nice, s’est constitué un comité soutenu par l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon. Y figurent entre autres Costa-Gavras, Hazanavicius, Lelouch et Thierry Frémaux, le délégué du festival de Cannes qui travaillent sur la restauration du lieu. Et l’édile n’a pas hésité à déclarer "Je vais encore me faire traiter d'affreux gaucho par certains, mais depuis que je suis maire de Nice, je m'attache à reprendre toutes les compétences de la ville en service public. Et ça marche bien!". La restauration de la Victorine devrait être finie cette année. Ceux et celles qui s’inquiétaient de découvrir quel serait le lapin qu’Emmanuel Macron allait sortir de son chapeau pour les élections européennes, sont maintenant rassurés. Face au nationalisme, face au populisme, l’écologie sauvera l’Europe...