James, 68 ans, ancien employé du secteur automobile, travaille encore occasionnellement en cas de coup dur. "J’ai travaillé toute ma vie et aujourd’hui je dois compter chaque centime dépensé", dit-il dépité. "Il n’y a pas de superflu avec ma petite retraite. Pas de bière au pub ni de vacances". Quant à Anne Williams, 67 ans, elle est debout toute la journée. Elle fait des ménages et garde les enfants du quartier. "Je veux pouvoir offrir des cadeaux à mes petits-enfants et ce n’est pas avec ma retraite que je vais pouvoir le faire!" annonce-t-elle tristement.
63% des retraités ne touchent même pas une retraite complète, faute de cotisations suffisantes. C’est malheureusement le cas de la plupart des retraitées d’aujourd’hui ayant arrêté de travailler pour élever leurs enfants. Comme Sarah Kelman, 73 ans, elles ont peu, voire pas de retraite. "J’ai dû arrêter de travailler pour mes enfants. J’ai fait des gardes de personnes âgées mais maintenant je n’y arrive plus", dit-elle. Puis doucement, elle ajoute "mes enfants m’aident un peu mais cela m’arrive d’aller à la banque alimentaire".
La politique gouvernementale de 2009 alignant l’âge de la retraite des femmes sur celles des hommes a entraîné l’appauvrissement des sexagénaires du pays. De 60 ans, la possibilité de percevoir sa retraite est passée à 65 ans. "L’État m’a volé £48,000 et 5 ans de ma vie", estime Sandra Parker. D’autres ont dû vendre leur résidence principale pour s’assurer une retraite décente comme Kate Saty. "J’étais indépendante. Je n’aurais pas tenu cinq ans de plus", dit-elle. "Et comme je n’avais pas suffisamment d’économies, j’ai vendu ma maison".
Il faudrait épargner 15% de son salaire pour s’assurer une belle retraite. Pour éviter la précarité, les jeunes Britanniques devront s’y mettre avant même de pouvoir acheter leur premier appartement.
Ceux et celles qui s’inquiétaient de découvrir quel serait le lapin qu’Emmanuel Macron allait sortir de son chapeau pour les élections européennes, sont maintenant rassurés. Face au nationalisme, face au populisme, l’écologie sauvera l’Europe...