La pression des remboursements de leurs emprunts sur le budget quotidien des consommateurs a des effets négatifs mesurables et mesurés sur leur qualité de vie. En conséquence, leurs employeurs ont tout intérêt à les aider à surmonter ces difficultés – plutôt que d'installer des tables de ping-pong ou leur offrir des cours de yoga et autres abonnements à des salles de sport. En effet, non seulement les bénéficiaires, par ailleurs fortement demandeurs, seront plus fidèles, mais ils seront également plus productifs une fois soulagés, ne serait-ce que partiellement, de leurs angoisses financières.
Souvent, les responsables d'entreprise sont déjà sensibilisés à cette opportunité, mais ils ont tendance à renoncer à mettre en place ce type d'avantage en nature car la gestion peut en être complexe. Voilà donc la niche que vise Goodly : pour un coût de 6 dollars par utilisateur actif par mois, vite amortis, la jeune pousse déploie un programme personnalisé, prenant en charge l'intégration avec la plupart des plates-formes de gestion de paye et de ressources humaines et les exigences réglementaires associées.
Bien sûr, il paraîtrait plus simple de promettre un surcroît de rémunération pour aider le collaborateur à couvrir ses remboursements de prêts. Mais l'être humain est ainsi fait qu'il préférera généralement dépenser son salaire et laisser courir ses dettes… Le seul moyen réaliste de faire une différence passe bien par des contributions directes. L'approche de Goodly joue d'ailleurs de cet argument quand ses outils soulignent l'impact des versements de l'employeur sur l'évolution de la situation financière dans la durée.
Le problème d'endettement des jeunes générations américaines (qui est aussi celui du coût exorbitant des études) devient tellement critique que les entreprises n'auront bientôt d'autre choix que de l'assumer pour leurs effectifs. Et il affecte quasiment l'ensemble de la population, entre les personnes qui continuent à rembourser leur crédit jusqu'à 35 ou 40 ans et celles qui empruntent pour assurer la scolarité de leurs enfants. Des solutions créatives sont plus que jamais nécessaires pour sortir de cet engrenage fatal.
Enfin, si le sujet semble, à ce jour, concerner plus ou moins exclusivement les États-Unis, il ne faut pas négliger, au vu de l'évolution des systèmes éducatifs à travers le monde, le risque qu'il ne soit d'actualité dans nos contrées d'ici à quelques années. Il serait bienvenu de s'y préparer dès maintenant, en profitant d'expériences venues d'ailleurs.