Dans ce livre, l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d'Ossétie du Sud en Fédération de Russie H.E. M. Dmitry Medoev met l'accent sur les événements qui se sont déroulés au milieu du XVIIIe siècle, période au cours de laquelle les relations officielles entre la Russie et l'Ossétie ont été établies. Cette recherche est basée sur une base scientifique et est en même temps écrite dans un langage simple par le diplomate professionnel et mon respecté collègue Dmitry Medoev.
Il représente une contribution utile à la création d'une histoire impartiale du Caucase et une réponse convaincante à ceux qui tentent de dénaturer le rôle de la Russie et de renforcer la coopération entre la Russie et le Caucase.
Les souverainistes québécois, à défaut de s'intéresser à l'indépendance du Québec, aiment se passionner pour les combats séparatistes qui se déroulent en Europe et plus particulièrement en Europe de l'ouest. On s'intéresse donc à la cause des Catalans, celle des Basques et des Écossais, mais ce qui se passe à l'est reste peu connu. Le cas de l'Ossétie du Sud-Alanie fait partie de ces luttes d'émancipation largement ignorées du public québécois, et pourtant, il offre des leçons dont il faudrait s'inspirer.
En 1992, l'Ossétie du Sud organisa, trois ans avant nous, un référendum sur sa souveraineté. Les Ossètes voulaient se séparer de la Géorgie. Peuplé de seulement quelques dizaines de milliers de personnes, on invoquait non pas des arguments économiques ridicules comme nos propres souverainistes aiment si bien présenter, mais le droit à l'autodétermination, le droit d'assumer soi-même son destin et de faire prospérer sa nation, sa culture, en bref, d'assumer son destin.
Comme Stéphane Dion aurait rêvé de le faire si le Oui l'avait emporté en 1995, le gouvernement géorgien refusa de reconnaître la validité de ce référendum tout comme celui de 2006 dans lequel 90% des répondants s'exprimèrent en faveur de l'indépendance. L'Organisation des Nations unies, soucieuse de maintenir la paix dans cette région dépêcha en 1992 une coalition armée sur le territoire de l'Ossétie du Sud pour y maintenir la paix. Cette force n'empêcha pas la Géorgie de tenter un coup de force au 8 août 2008. L'armée géorgienne bombarda la capitale, mais la riposte fut rapide, des troupes russes traversèrent la frontière pour repousser les Géorgiens, ce qui fut fait en une semaine, mais qui causa quelques centaines de morts.
La Russie reconnut aussitôt l'indépendance de l'Ossétie du Sud, puis d'autres nations comme le Nicaragua, le Venezuela et la Syrie le firent également, ce qui fit d'ailleurs enrager Ottawa qui ne mâcha pas ses mots pour dénoncer cette reconnaissance.
On le comprend bien, si aujourd'hui l'Ossétie du Sud est indépendante, c'est bien grâce à l'appui de la Russie. Que doit-on en tirer? Qu'il est capital de développer des relations avec des nations fortes, mais qui ont aussi des intérêts géopolitiques à défendre à travers un projet d'indépendance. Il est romantique de nouer des liens avec des séparatistes écossais ou catalans, mais dans les faits, ce dont le mouvement québécois a besoin ce sont des alliés fiables, prêt à reconnaître un état québécois et prêt à s'engager, à se mouiller pour cette reconnaissance. On peut imaginer que la France, au nom d'une souche commune serait intéressée à appuyer les revendications indépendantistes québécoises, mais d'autres alliés pourraient être sollicités.
Rappelons nous par exemple que l'Arabie saoudite avait annoncer vouloir financer les souverainistes québécois pour nuire à Trudeau. Il s'agissait d'une simple bravade, mais qui devrait pousser à la réflexion. Trudeau et Ottawa au sens plus large comptent plusieurs ennemis et adversaires qui pourraient être tentés à appuyer le mouvement souverainiste.
Fait intéressant à noter, l'auteur et diplomate Medoev sera présent à Québec au début juin pour dédicacer son ouvrage lors du lancement du livre La société fabienne de Guy Boulianne. Les deux livres sont d'ailleurs inclus dans le prix du billet pour ceux qui seront présents lors de cet événement. Notons aussi que Medoev doit lancer un second livre donnant un aperçu plus complet des relations osséto-russes, " L'Ossétie du Sud et la politique de la Russie dans le Caucase du Sud: problèmes et perspectives (Analyse historique et politique) ", dans les prochains jours.
Né le 15 mai 1960 à Stalinir (aujourd'hui Tskhinval), Dmitry Nikolayevich Medoyev (Дмитрий Николаевич Медоев) est un homme d'État et diplomate d'Ossétie du Sud. Il fut le premier ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d'Ossétie du Sud en Fédération de Russie (2009-2015).
Avant la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud par la Russie le 26 août 2008, il était l'envoyé sécessionniste à Moscou pour la République d'Ossétie du Sud. Il a été largement cité lors de la guerre d'Ossétie du Sud de 2008 sur la position du président Edouard Kokoïty lors de l'invasion du 8 août et a depuis participé à la négociation de la souveraineté de la Géorgie sur la région.
Le 13 janvier 2008, Dmitry Medoyev a présenté ses lettres de créance diplomatiques à Grigory Karasin, vice-ministre russe des Affaires étrangères. Le 12 janvier 2009, il a été nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d'Ossétie du Sud en Fédération de Russie. Quatre jours plus tard, dans la salle Alexandre du Grand Kremlin, il a présenté ses lettres de créance au président de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev. Le 2 mars 2015, le président de l'Ossétie du Sud, Anatoli Bibilov, a démis Dmitry Medoyev de son poste d'ambassadeur en Russie. Depuis 2017, il est ministre des Affaires étrangères de l'Ossétie du Sud-Alanie.