Je ne sais plus ce qu'il nous faut pour nous débarrasser de nos défauts d'être.
Comme si tout le monde savait que le vide ne pouvait être comblé, ni les torts redressés, ni les erreurs corrigées par leurs cris enragés ou leurs colis piégés.
C'est parce qu'ils manifestent pour rien que les gilets jaunes continuent de manifester, en se disant, sans se le dire, que pour échapper au casse, il va falloir tout casser. Car leurs âmes sont définitivement froissées. Ils en ont assez, d'en avoir assez. Entre eux, entre l'avenir et le passé, ils ne cherchent plus à combler mais à creuser le fossé.
Mises bout à bout, leurs revendications s'annulent et rendent incrédules. Ils y croient sans y croire. Ils avancent, ils reculent, devant un monde qui n'en a cure... Qui les accule et les met au pied du mur.
Ils font fausse route et sont conscients de leur déroute. De leur banqueroute. Que des vers à soie qui savent et n'ignorent pas que les routes de la soie, mènent toutes au chacun pour soi.
Ils veulent le beurre et l'argent du beurre, la laitière et son pot au lait. La vache à traire et son contraire. Et le contraire du contraire. Ils ne veulent ni la marche, ni les marchands, ni le marché, mais l'arche des vanités, vanité qui altère et ne désaltère pas.
La propriété, c'est du bol, et le peuple n'a pas de bol. Et il en a ras-le-bol, de ce nouveau monde globalement dépourvu de qualités. Celui de la vanité pour la vanité... qui ignore le sens de l'altérité.
Les gilets jaunes ont peut-être le même délire, mais pas le même désir. Ils vont finir par tout détruire, parce qu'ils ne veulent rien construire ensemble... c'est ça le comble de cette lutte qui nous ressemble.
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