Micrographie d'un mélanome pigmenté
Source iconographique et légendaire: https://sco.wikipedia.org/wiki/File:Pigmented_melanoma_-_cytology.jpg
Dans l’étude de phase 3 COMBI-AD, des patients, atteints d’un mélanome de stade III et ayant subi une résection de leur pathologie, porteuse de mutations BRAFV600E ou BRAFV600K ont reçu un traitement [dabrafenib + trametinib] en adjuvant ou le placebo. L’analyse principale de cette étude a montré que le traitement [dabrafenib + trametinib] a significativement amélioré la survie sans récidive à trois ans. Ces résultats on mené la Food and Drug Administration [FDA] des États-Unis d’Amérique à approuver [dabrafenib + trametinib] comme traitement adjuvant chez les patients ayant subi la résection d’un mélanome porteurs des mutations BRAFV600E ou BRAFV600K. Ici, nous rapportons les résultats de l’essai COMBI-AD, déclarés par les patients.
COMBI-AD était une étude de phase 3 randomisée, en double – aveugle, contrôlée par placebo, réalisée dans 169 sites situés dans 25 pays. Les participants à l’étude étaient âgés de 18 ans ou plus, et avaient été traités par résection complète d’un mélanome cutané de stade IIIA (métastases aux ganglions lymphatiques > 1 mm), IIIB ou IIIC selon les Critères de l’American Joint Committee on Cancer (7èmeédition) relatifs au mélanome cutané présentant les mutations BRAFV600E ou BRAFV600K, et un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1. Les patients ont été répartis au hasard (1:1) par un système vocal interactif, puis stratifiés par type de mutation et par stade de la maladie, pour recevoir dabrafenib per os (150 mg deux fois par jour) plus trametinib (2 mg une fois par jour) ou les placebos correspondants pendant 12 mois. Ni les patients, ni les médecins, ni les investigateurs en charge de l’analyse des données, n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal était la survie sans progression, dont on a déjà rendu compte ailleurs. La qualité de vie liée à la santé perçue par les patients, objet du présent rapport, était un critère exploratoire spécifié à l’avance, qui était évalué à l’aide du questionnaire EQ-5D-3L d’évaluation de la Qualité de Vie en Europe (…) dans la population en intention de traiter. Nous avons utilisé un modèle mixte de d’analyse à mesures répétitives pour évaluer les différences de qualité de vie liée à la santé entre les groupes. (…). Cette étude est toujours en cours ; le recrutement en est toutefois terminé.
Entre le 31 janvier 2013, et le 11 décembre 2014, 870 patients ont été recrutés et répartis au hasard pour recevoir [dabrafenib + trametinib] (n=438) ou les placebos correspondants (n=432). Les données ont été recueillies jusqu’à clôture de la base de données pour analyses du critère principal (30 juin 2017). La durée médiane de suivi était de 34 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 28-39) dans le groupe [dabrafenib + trametinib] et de 33 mois (20.5-39) dans le groupe placebo. Au cours des 12 mois de la phase de prise des traitements, il n’y a pas eu de changements significatifs sur le plan clinique du score EQ-5D-3L obtenu à la mesure des échelles visuelles analogiques à partir de la ligne de base (EQ-VAS) ou du score de performance. Au cours du traitement, il n’y a pas eu de différences cliniquement significatives en score VAS ou en score de performance dans le groupe [dabrafenib + trametinib] entre les patients ayant rapporté ou non des événements indésirables parmi les plus communément rencontrés. Au cours du suivi à long terme (période allant de 15 mois à 48 mois), les scores VAS et de performance étaient similaires entre les groupes, et n’ont, en outre, pas présenté de différences avec ceux obtenus à la ligne de base. Lors d’une rechute de la maladie, des diminutions significatives des scores VAS ont été relevées à la fois dans le groupe [dabrafenib + trametinib] (moyenne des changements observés -6.02, Déviation Standard [SD] 20.57 ; p=0.0032) et dans le groupe placebo (-6.84, 20.86 ; p<0.0001) ; le moyenne des changements observés du score de performance était significativement différent en cas de récidive, pour les deux groupes ([dabrafenib + trametinib] -0.0626, 0.1911, p<0.0001 ; placebo -0.0748, 0.2182, p<0.0001).
Ces résultats indiquent que la combinaison [dabrafenib + trametinib] n’a pas eu d’impact sur les résultats de qualité de vie perçue, rapportés par les patients au cours, ou après le traitement adjuvant, cela suggère que la prévention de la récidive ou l’effet retardateur sur l’apparition de la récidive à l’aide d’un traitement adjuvant pourrait être bénéfique dans ce contexte. Prof Dirk Schadendorf, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 27 mars 2019
Financement : Novartis
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ