Dogs of Berlin (Saison 1, 10 épisodes) : les mafieux, les ripoux et les néo-nazis

Publié le 27 mars 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

Véritable succès outre-Rhin, Dogs of Berlin repose sur tous les clichés allemands que l’on peut imaginer avec d’un côté à l’est des quartiers gris et austères, où les néonazis sont légions. Et à l’ouest des dealers en tout genre. On peut reprocher énormément de choses à Dogs of Berlin mais finalement, elle parvient par moment à faire de ses clichés une véritable force. Car justement, elle assumé complètement tout ce qu’elle fait et ce n’était pas donné à tout le monde. La série s’avère donc assez moderne malgré son utilisation intensive d’effets de style dans la mise en scène qui déconnectent par moment un peu l’histoire de toute réalité. Mais n’est-ce pas ce qui fait aussi le charme de Dogs of Berlin ? Je ne connais pas la capitale allemande, mais ces rondes de nuit sous des lumières de néon et une ambiance assez dark permettent de se plonger sans trop de déplaisir là dedans. Il y a donc des flics ripoux, des néo nazis, la mafia turc (enfin, libanaise finalement), etc. Tous les clichés que l’on pourrait mettre dans plusieurs séries allemandes se rejoignent donc dans Dogs of Berlin. Si pour certains cela restera un grand défaut, j’ai trouvé que cela donnait une vraie ambiance à la série et permet justement de ne pas trouver chaque recoin d’intrigue similaire à l’autre. Les univers sont différents et se mélangent donc plutôt bien.

Après un meurtre politiquement sensible, deux inspecteurs que tout oppose doivent faire équipe pour affronter la pègre berlinoise et leurs propres activités illégales.

Reste cependant que dix épisodes c’est par moment un peu long. Après un premier épisode qui part un peu dans tous les sens autour de tous ces poncifs allemands, j’ai hésité à prolonger le plaisir d’en découvrir plus. Mais plus on plonge dans l’univers de la série, plus elle sait comment nous happer et nous donner envie de poursuivre l’aventure. Tout cela même si certains épisodes sont particulièrement longs et ennuyeux. En tournant parfois en rond (notamment dans la première partie de la saison), la série tente de trouver de nouvelles idées pour nous amuser et je trouve que cela manque d’un peu de folie. Mais Karim Tarik Amir, le vilain de la saison, est plutôt impressionnant. S’il accumule lui aussi pas mal de poncifs du genre, il s’en sort plutôt bien pour nous tenir en haleine dans un univers qui ne sent pas toujours très bon le réalisme pour autant. De plus, Dogs of Berlin ne cherche pas à faire l’apologie du bien et du mal, mais plutôt de dépeindre un univers où dans le fond, il n’y a pas de gentils mais que des vilains qui s’affrontent. Cela va de pair avec le côté assez sombre que la série met en scène, où tous les démons des personnages vont ressurgir à un moment donné et prendre le dessus sur eux.

L’autre force de Dogs of Berlin est que l’on peut s’attacher facilement au destin de ces personnages. Peut-être justement car ce sont des propres clichés/parodies de ce que l’on a déjà pu voir ailleurs. Ils sont donc faciles à décrypter et le scénario en joue plutôt bien (bon, je ne me suis pas attaché aux néo-nazis, il ne faut pas déconner tout de même). Il faut prendre son temps avec Dogs of Berlin pour aussi en comprendre tous les rouages. Il y a pas mal d’intrigues sur d’autres intrigues ce qui laisse au téléspectateur le besoin de décrypter tout ce qu’il voit à l’écran. Dogs of Berlin a le mérite d’être autre chose que la plupart des séries allemandes que l’on a pour habitude de voir et Netflix a mis son grain de sable là dedans. Le crime organisé berlinois a donc pas mal de chances de poursuivre rapidement ses aventures sur le service de SVOD tant elle n’entre pas vraiment dans ce que l’on a pour habitude de voir aux côtés pré-établis. C’est aussi une série à contre courant de l’autre production allemande proposée sur Netflix « Dark » qui elle tirait clairement vers le haut les séries allemandes par son côté léché (mais légèrement incompréhensible par moment).

Note : 6/10. En bref, des mafieux, des ripoux, des neo-nazis dans un Berlin sombre et sordide. C’est pas si mal malgré tous les clichés que Dogs of Berlin peut mettre en scène.