la mer revient toujours au rivage

Publié le 26 mars 2019 par Pjjp44
Si la girouette pouvait parler elle dirait qu'elle dirige le vent.
oui Jules, mais de quelle symphonie parlais-tu?
Celle de Stravinsky pour instruments à vent?
ou Brahms
ou la petite de Gounod
...
à moins que:


"Seuls sur terre ne s’ennuient jamais les gens qui regardent en l’air, les amis des tours et des oiseaux, des cimes, des toits, et des nuages ; les amis des flèches et des fumées, des cheminées, des coqs, des croix et des girouettes. Ils trébuchent en marchant, et cependant ce sont eux les vrais voyageurs. Le vent emplit leurs mains de hannetons et de feuilles. L’espace décolore leurs yeux. Ils n’ont pas d’âge, puisqu’ils ne savent jamais à quel moment ils marchent vers les cimetières.../..."
Germaine Beaumont





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Henri David

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Ecueil
du cactus
qui ne tient pas debout
pour le plaisir d'un spectateur
n'en finissant plus 
de grassement cactaceae.

Succulente journée

à l'horizon

"N'oubliez pas vos rêves fous / Tenez-les, portez les jusqu'au bout."

"La mer revient toujours au rivage"


Bernard Lavilliers

"vague longue
on ne sait d'où elle monte
de mémoire

brusque

masse tombée

sur la carlingue des côtes
poids qui broie
.../..."
Antoine Emaz
Sur KUB

"C'est dur de gagner son pain quotidien.

Le sort des écrivains ne l'est pas moins.
L'autre jour, un lecteur a exigé d'avoir quatre centimes par mot étudié.

chaque jour, des lettres de sommation

arrivent de tous les coins de la nation
et les écrivains n'ont plus les moyens
qu'on lise une page d'eux avant demain.

Les ivrognes ont trouvé là une aubaine

qu'ils vont mettre en pratique sous huitaine:
exiger des royalties des brasseries
pour avoir fait connaître leurs produits.
On peut imaginer des contre-mesures
pour la survie de la littérature:
taxer les boulangers pour le mot pain,
les bouchers pour boeuf, les bistrots pour vin." 
Stig Dagerman extrait de: "Billets quotidiens" Editions Cent Pages
Sur KUB


"De toute une semaine, je n'ai pas dit un mot,
à personne
   Je reste sur une pierre
   près de la mer, j'aime
que les embruns de la mer verte
   soient salés comme mes larmes.
Tant d'hivers;
   Tant de printemps, et
   je me souviens d'un seul printemps.
Je ne sais pas pourquoi.
Les nuits sont devenues plus douces,
   la neige a fondu;
   je suis sortie
regarder la lune : un étranger,
   alors,
m'a trouvée seule parmi les pins,
   il m'a demandée
   tout bas: "N'es-tu pas
celle que je cherche partout.
Après laquelle je languis,
   depuis mon plus jeune âge.
   Et qui me réjouit
comme une soeur bien aimée?"
J'ai répondu:"Non". Et quand la clarté
du ciel l'a éclairé, je lui ai tendu les mains;
il m'a offert une bague mystèrieuse.
   Pour me protéger de l'amour
   il m'a donné quatre repères
du pays où nous devons nous revoir:
La mer,
une baie, ronde,
un phare, haut,
et le plus sûr, l'absinthe...
Et que la vie finisse
   comme elle a commencé. Et j'ai dit:
"Je sais, amen..."
Anna Akhmatova-extrait de"Le réquiem-Editions Al Dente