L’artiste vient de Sheffield, ville relativement connue pour ses groupes cultes tels Cabaret Voltaire ou Pulp (dont leur leader ô combien charismatique Jarvis Cocker…) ou le label tout aussi culte Warp. Une ville qui continue d’influencer directement l’Anglais dans son œuvre. S’ajoute à son style une passion depuis l’adolescence pour les arts visuels et en particulier pour le graffiti.
Pour leur part, les neuf compositions de l’album sont simplement nommées d’après leur place respective telle une édition vinyle – ce qui ajoute à la cohésion de l’ensemble formé. Les sonorités clinquantes de la première écoute laissent progressivement de la place à des ambiances tantôt plus neutres, tantôt plus dansantes. Il y a également des voix samplées (premier et dernier morceaux) qui rappellent que les musiques électroniques n’ont jamais été contre l’utilisation de parties vocales, bien au contraire, surtout si celles-ci sont utilisables comme l’est un instrument selon le bon vouloir du maître de cérémonie.
Au final, ATAXIA s’avère un album bien plus ouvert qu’il n’y paraissait ; Rian Treanor ne joue pas une musique pour esthète, sinon une musique réfléchie et réflexive qui devient ainsi très percutante car assurément très instinctive. Puisqu’il vient à peine de sortir, difficile pour moi d’essayer d’y porter un regard totalement objectif ou de le rapprocher d’autres artistes – il me ferait presque penser à Burial, ou Actress, mais en réalité ni l’un ni l’autre n’évolue dans le même univers que lui, si ce n’est pour la nature en apparence très instinctive de leur musique – mais dans tous les cas, chaque écoute est un pur nouveau plaisir.
(in heepro.wordpress.com, le 26/03/2019)
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