Dans la série des abracadabrantesques créations politiques, l’auteur souhaite attirer votre attention sur l’étonnante capacité de la Communauté d’agglomération de Metz Métropole , CA2M de son petit nom, à multiplier les pains dans le plus pur style christique.
Les 170 représentants des communes, rassemblés sous l’égide de l’UMP J.L Bohl et de son premier vice président socialiste D.Gros se sont doté de pas moins de 48 vice-présidences, rien de moins. Y’en aura pour tout le monde, pas la peine de se bousculer.
Pas de bol, un ancien avocat du nom de Daniel Delrez vient d’obtenir l’annulation de l’élection de ces 48 vice-présidents. S’il avait principalement orienté son recours sur le détournement de pouvoir, c’est finalement pour le non respect de l’article L5211-2 du CGCT (qui renvoit au L2122-4) que tout ce bô monde s’est vu privé de son indemnité statut.
On pourrait trouver cela au choix drôle ou folklorique mais c’est en fait dramatique de bétise. Tout d’abord 170 représentants pour 230.000 habitants c’est beaucoup en comparaison des 120 délégués que compte par exemple la Communauté Urbaine de Bordeaux, pourtant beaucoup plus peuplée (670.000 habitants).
Ensuite des vice-présidences - 48 !!!!!!! - dont on se demande si elles ne sont pas fantoches (question purement formelle, nous avons la réponse). En vrac: assurances (on ne signe pas des contrats d’assurance tous les jours, et je doute qu’un élu se soucie vraiment de savoir si l’on doit déclarer un sinistre de 300 euros, ce n’est pas son rôle), parc automobile, 3 vice-présidents pour les marchés publics (je savais bien que c’était important ça!!) ou encore comme le souligne D.Delrez, une vice présidence dédiée à la relation avec la Régie Haganis (Assainissement) alors même que son président, Jean-Claude Wannenmacher, est lui même vice président (le 29ème) de la CA2M !!!
Petite précision juridique, un tel foisonnement n’est pas illégal, puisque les vice-présidents peuvent représenter, comme les adjoints dans un conseil municipal, 30% de l’effectif global.
Enfin une défense collective de leurs intérêts. MM Bohl et Gros ayant déjà fait savoir qu’ils ne comptaient pas réduire le nombre de VP..
Quand la bétise le dispute à l’avidité, la charge publique n’y gagne pas grand chose. Certains diront que cette course à l’argent est une recherche d’illimité, pourquoi pas. Peut être auraient-ils pu se contenter des forfaits Illymitics dont ils disposent déjà probablement.