Au cours d’un débat sur son livre, quelqu’un – une femme, je crois bien – demanda abruptement à l’auteur (dont il faut rappeler qu’il est religieux) : « Oui ou non, croyez-vous en Dieu ? » La réponse jaillit : « Non. » A la fois spontanée, profonde et provocante. Après quoi il expliqua que c’était l’expression « croire en Dieu » et ce qu’on met dessous qu’il rejetait. On peut néanmoins douter qu’il « croie » à « Dieu ». C’est au Christ qu’il croit, par un don total, avec une violence passionnée. Au Christ, c’est-à-dire, à l’homme. Ecoutons-le : « L’idée de Dieu est profondément réactionnaire et régressive. (...) Dieu qui reste Dieu ne peut rien devenir. (...) Dieu est bien mort en Jésus-Christ. »
Donc : en l’homme, divin et tout un. Il n’y a pas la foi d’un côté, l’analyse politique de l’autre. « Dépolitiser l’incarnation, c’est désincarner. » Or tout s’incarne à tout moment. Il n’y a pas non plus un Créateur qui « fabrique des créatures » : il « suscite des créateurs ». La Création n’a pas été faite : elle se fait continûment, indéfiniment, et par l’homme. On retrouve ici les idées centrales de Roger Garaudy, intérieures à cette ré-union vécue. Ce qui conduit infailliblement, d’ailleurs, à rejeter le dogmatisme d’Eglise ou à être rejeté par le dogmatisme de parti.
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