Les êtres et leurs ombres ont
quitté le jardin. Les chaises
se regardent, se demandant si
elles doivent converser entre elles
ou se taire.
Il y a : un ciel fendu,
des branches qui coupent l’air,
un bassin octogonal habitué à nos
larmes.
Il n’y a plus de nuit et le
jour n’est pas encore créé.
– Les anges ne connaissent pas
la Terre.
Cette poésie s’écrit – et se lit – à la frontière de la vie et de
la mort, là où le ciel disparaît… dans le ciel.
***
Etel Adnan (née en 1925 à Beyrouth) – Ce ciel qui… n’est pas (L’Harmattan, 1997)