Magazine Culture
C'est le troisième album solo de Scott Walker. Dix des treize morceaux sont des originaux. Les trois autres ont été écrits par Jacques Brel, un auteur-compositeur-interprète belge un poil grandiloquent pourvu d'une bouche fort spacieuse et de très grandes dents. Il y a des moments très intéressants : Big Louise une chanson qui parle du corps lourd et lent d'une prostituée rencontrée au débotté (les paroles assez explicites pourraient choquer les plus bilingues des audiophiles), Copenhague qui ressemble à du primo David Bowie/Bing Crosby mais en mieux et Funeral Tango une chanson bien cruelle écrite par le belge évoqué plus haut et traduite par le très moustachu Mort Schuman. La chanson la plus intrigante reste peut être We Came Through une très courte cavalcade qui sonne comme la rencontre improbable entre un baryton abyssal et et une production western spaghetti du très réputé transalpin Ennio Morricone. Pour le reste, les arrangements de cordes sont globalement coruscants, et même si l'on se perd parfois dans quelques brumes liquoreuses, il n'y a pas vraiment lieu de bouder son plaisir.