Toiles enchantées partenariat
" data-orig-size="911,348" data-image-title="Toiles enchantées partenariat" data-orig-file="https://sissidebeauregard.files.wordpress.com/2014/02/toiles-enchantc3a9es.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":""}" width="263" data-medium-file="https://sissidebeauregard.files.wordpress.com/2014/02/toiles-enchantc3a9es.jpg?w=300" data-permalink="https://marielitenpyjama.com/2014/02/17/le-cinema-de-mon-enfance/toiles-enchantees-2/#main" alt="" height="423" class="wp-image-2192 alignright" data-large-file="https://sissidebeauregard.files.wordpress.com/2014/02/toiles-enchantc3a9es.jpg?w=610" />Aujourd’hui “Saison chaude”, le troisième et dernier tome d’”Elia la passeuse d’âmes” est disponible dans toutes les bonnes librairies.Dans mon ordinateur, il y a un dossier “Elia”. Hier soir, nostalgique, je suis allée chercher le tout premier fichier que j’y ai créé. Il date du 17 septembre 2012, il s’appelle “Nouveau livre” (on appréciera le niveau de créativité). J’avais croisé une jeune fille rousse dans les couloirs du RER. Aujourd’hui encore, elle ignore mon existence et moi, ça fait sept ans que je vis avec elle.
Entre temps, j’ai fait des pauses, j’ai râlé, j’ai voulu abandonner, j’ai remplacé environ trois millions de “m” par des “p” à chaque fois que mon correcteur remplaçait “passeuse d’âmes” par “masseuse d’âmes”. C’est un grand sensible le pauvre, il se refusait à imaginer une adolescente de quinze ans qui supprimait à la chaîne tous ceux devenus inutiles à la dictature dans laquelle elle vivait…
J’ai eu un bébé, j’ai voulu l’appeler Elia, (c’est pas passé), j’ai eu des envies de tatouages, de teinture rousse, de me mettre à l’escalade, je suis tombée amoureuse de Sol, de Tim, d’Alek et même d’Anouk, j’ai regardé la neige tomber pendant des heures sur le secteur innovation, j’ai attendu que le soleil se lève enfin sur les serres du secteur agricole. J’ai écrit deux fois le tome deux (on appréciera l’implication), j’ai eu mal, j’ai tué puis ressuscité des personnages, je me suis auto-brisée le coeur deux ou trois fois, j’ai pleuré, j’ai rigolé, j’ai eu peur et j’ai été en colère… Bref, je vous raconte pas.
1138 pages et six prix en littérature jeunesse plus tard (on appréciera la modestie) , j’ai crié haut et fort que ça suffisait, Tasma, Elia et ses potes, j’en ai ma claque, j’ai fait le tour de l’univers, j’ai hâte de terminer, d’en être débarrassée, parce que si ça continue encore longtemps, je vais être obligée de tous les tuer, voilà, je vais faire un grand bain sang et ça sera réglé cette histoire, non mais zut, quoi, ras-le-bol, la casquette etc.
Et pourtant, étrangement, jene fais que chialer depuis ce matin.
Encore plus bizarre, j’ai des envies d’appeler l’imprimeur et tous les libraires de France et de hurler “On arrête tout, rappelez les bouquins et suivez cette voiture, j’écris un tome 4!”.Je me demande quand même, si je n’ai pas un petit pincement au coeur. Tout petit.
Un peu comme à la fin d’un beau voyage. Un peu comme si Elia, Solstan, Tim et Arhia allaient terriblement me manquer. Comme si en appuyant sur “envoyer”, dans quelques secondes, j’allais sentir leur main lâcher la mienne et que je les regarderai s’éloigner en me demandant s’ils vont se retourner une dernière fois.
Un peu comme si j’étais triste, en fait.
Alors, s’il vous plaît, maintenant qu’ils sont grands, prenez soin de mes personnages, parce que même s’ils n’ont plus besoin de moi, ils ont encore besoin de vous.
Moi, je repars chialer.
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