Shimamoto-san était une fille précoce, sans aucun doute, et je suis sûr qu'elle était amoureuse de moi. Moi aussi, j'éprouvais une vive attirance pour elle, mais je ne savais que faire de ce sentiment. Comme elle, certainement. Une fois, une seule, elle me pris la main. Elle voulait m'indiquer une direction et me saisit par la main en disant:"Vite, par ici!".Nos doigts restèrent entrelacés à peine dix secondes, mais cela me sembla durer une demi-heure. Et quand elle relâcha son étreinte, je regrettai qu'elle ne l'ait pas prolongée davantage.Et puis j'avais bien compris que son geste était spontané, mais qu'elle avait aussi envie de voir ce que cela faisait de tenir ma main dans la sienne.
Haruki Murakami, Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil
Partager cet article
Repost 0Vous aimerez aussi :
Emois
« Article précédent