Cela fait un petit bout de temps que l’on n’avait pas vraiment eu de nouvelles de Ricky Gervais. Depuis la très sympathique Derek (2012-2014), je dois avouer que j’avais un peu perdu le fil de sa carrière, et son apparition dans Galavant (2015) ou encore sa voix dans un épisode de Bojack Horseman me m’avait pas forcément laissé grand souvenir. Mais Ricky Gervais est de retour pour mon plus grand plaisir avec son humour noir ciselé et une aventure qui questionne le héros sur ce qui se passe après la mort de sa femme. Après tout, on vieillit ensemble et sa femme dans After Life était toujours là pour lui. Elle lui a même laissé des notes vidéos afin qu’il puisse reproduire ce qu’elle faisait dans son quotidien, sauf qu’il est quelqu’un de têtu et casse pied et il se retrouve forcément un peu au fond du gouffre. Peut-être plus réussie que Derek mais dans la continuité de ce qu’il a pu proposer, After Life est sa première série pour Netflix et je dois avouer qu’en jouant la carte de l’Enfer ce sont les autres, cette comédie dramatique douce amère s’en sort plutôt bien. Ricky Gervais confirme une fois de plus qu’il a un truc que personne n’a et que lui seul peut faire. C’est donc dans la satire dramatique qu’il se lance ici avec brio, en mélangeant des réflexions sur la vie tout en ajoutant son piquant bien à lui.
Tony avait une vie parfaite, mais lorsque sa femme Lisa meurt soudainement, Tony change. Après avoir envisagé de se suicider, il décide plutôt de vivre assez longtemps pour punir le monde entier...
After Life est donc une agréable surprise qui se déguste sans modération. J’ai englouti la saison 1 de six épisodes en peu de temps et je regrette presque qu’il n’y ait pas déjà de suite sur la plateforme de streaming. Ce roi de l’humour qui pique où ça fait mal propose donc ici quelque chose de légèrement différent, dans un registre plus dramatique mais qui lui sied finalement très bien. Le scénariste, réalisateur, créateur, acteur se renouvelle pour nous toucher car finalement, After Life n’est pas une franche partie de rigolade mais quelque chose de plus touchant qui vient percer le coeur du téléspectateur. Cela n’empêche pas After Life de rester par moment dans le registre de la comédie noire, ce qui reste le fief de Ricky Gervais, mais en parlant de la question du deuil et de la dépression de plein fouet, alors la série délivre un savoureux mélange. On plonge dans la psyché du héros avec une vraie fascination tout au long de cette saison alors que je ne m’y attendais pas nécessairement. Sans parler du fait que la dépression n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus amusant à la base mais After Life sait toujours trouver un moyen de nous attirer vers elle.
La série ajoute à son héros des personnages qui lui sied bien, en adéquation avec la situation du héros. Notamment le psy (qui aurait bien besoin d’une psychanalyse lui aussi !), la nouvelle rédactrice de la gazette pour laquelle il travaille (et là aussi il y a tout un questionnement sur l’utilité d’un tel journal de nos jours qui fait mouche), sans parler de son plus fidèle ami : son chien. Au fond, tous les personnages de After Life sont des gentils mais l’humanité qui en ressort est ce qu’il y a de plus touchant, avec un mélange savoureux de naïveté bien placée et de moments plus âpres qui viennent frapper le téléspectateur sur la vie que l’on nous donne. Finalement, After Life est une belle réussite qui en six épisodes parvient à délivrer tout ce que je peux attendre de Ricky Gervais dans un registre plus dramatique, plus sombre mais toujours avec ce sarcasme légendaire dont il sait toujours faire preuve pour nous faire rire, même dans les moments les plus dramatiques de la vie. Entre émotions et rires, cette comédie dramatique douce amère ravira les fans de Ricky Gervais et pourrait aussi permettre à d’autres de découvrir son incroyable talent de conteur.
Note : 8.5/10. En bref, une belle réussite.