Les roches noires à Trouville. Gustave Courbet.
Une exposition de la fondation Christoph Heilmann et du Musée de la ville de Munich. Du 19 mars au 18 août à la LENBACHHAUS de Munich.Vue de mer par Gustave Le Gray.
Après une tournée de deux ans en Allemagne, la collection de la Fondation Christoph Heilmann revient au Lenbachhaus pour une exposition qui ouvre ses portes aujourd'hui. Elle présente les peintures de la collection Heilmann dans le cadre d'une "conférence au sommet" inhabituelle, avec des photographies du musée de la ville de Munich, un dialogue constructif sur le thème de la nature comme sujet artistique entre deux des supports picturaux les plus novateurs du 19e siècle: le croquis à l'huile à la main en regard de la précision de la photographie de nature. Chacun à sa manière a révolutionné la représentation visuelle du paysage.Christian Ernst Bernhard Morgenstern. Vue sur le pays du Werdenfels. 1831.
Au 19e siècle a vu de nouvelles conceptions, de nouvelles techniques et de nouvelles manières de travailler ont fait leur apparition.. Les peintres paysagistes et leurs collègues photographes sont sortis de leurs ateliers pour voyager vers les grands espaces naturels et élargir ainsi l'espace mental de l'imagination. Comment ont-ils vu, peint et photographié la nature? Les peintres et les photographes paysagistes s’éloignent des itinéraires habituels pour chercher des endroits éloignés. Ils ont étudié le climat et la grande variété de phénomènes météorologiques et ont examiné des manifestations géologiques inhabituelles. Certains ont aussi voyagé vers le sud pour y découvrir des paysages pittoresques, mais d'autres ont trouvé des motifs attrayants dans la nature sauvage et accidentée de leur nord natal. Ils portèrent leur attention sur des vues tout à fait insolites et discernèrent un autre type de beauté dans les roches altérées et dans les jeux de l'ombre et de la lumière.L’étude moderne de la nature va de pair avec l’épanouissement d’un genre artistique qui rompt radicalement avec le paysage classique et renforce l’aube du modernisme en peinture et en photographie. Des peintres tels que Giacomo Caneva et August Kotzsch, qui ont pour la plupart reçu une formation académique,installent désormais leurs appareils photo dans les taillis et les bosquets, les prairies ou au bord de ruisseaux et de rivières pour capturer des impressions naturelles éphémères en images réalistes. Après 1855, ces études photographiques sur la nature sont devenues un élément essentiel des ateliers d’artistes. À l'instar des esquisses à l'huile créées sur place, de vastes collections d'études photographiques d'arbres, de nuages ou d'animaux ont servi d'aide-mémoire aux peintres ou leur ont permis d'affiner leurs perceptions artistiques.
Paysage cosmique de Carl Rottmann.
Prêtés par la la fondation Christoph Heilmann, l'exposition présente des paysages et des dessins à l'huile de Carl Rottmann, Johann Wilhelm Schirmer, Johan Christian Dahl, Théodore Rousseau, Gustave Courbet, Camille Corot et Gustaf Wilhelm Palm qui invitent à une vision spectaculaire et novatrice de la nature. La collection de photographies du musée de la ville de Munich a quant à elle foruni les incunables photographiques de Georg Maria Eckert, Gustave Völkerling, Gustave Le Gray et Constant Alexandre Famin qui font revivre les débuts de la photographie de paysage.
Joseph Albert. Séance de prise de vue aux bords de l'Alpsee à Hohenschwangau.
Nos coups de coeur : l'extraordinaire petit paysage des roches noires de Trouville par Gustave Courbet, l'extraordinaire petit petit berger de Corot, le paysage du pays du Werdenfels par Morgenstern ou la tempête cosmique de Carl Rottmann.
Source du texte de présentation : Traduction libre du texte de présentation de la Lenbachhaus.
Détail du berger de Camille Corot