Deux stands de claviers sur le devant de la scène, deux pieds de micro de part et d'autre. Derrière, un énorme rideau noir qui attise la curiosité des milliers de spectateurs venus célébrer le passage de Jungle au MTelus ce dimanche soir.
C'est sur les coups de 21h10 que le rideau s'abaisse enfin et que les trois musiciens (percussions, batterie et guitare) et deux choristes se présentent sur la scène. Très vite suivis de Tom McFarland et Joshua James Lloyd-Watson, le duo d'origine, fondateurs du groupe devenu collectif suite à la sortie de For Ever, leur deuxième album.
Le set des Britanniques est rodé, les titres s'enchaînent, les hits aussi (" Heavy, California ", " Happy Man ", " Cherry "...). Le MTelus ressemble rapidement à une grosse boîte de nuit londonienne : des couples s'embrassent de façon torride, des groupes d'amis sautent pieds-joints bras-dessus, bras-dessous, des bandes de filles paradent avec leurs accessoires de la Saint-Patrick et se trémoussent... L'ambiance est plus que festive et l'intensité ne baisse pas d'une once. On a à peine le temps de se rappeler que les paroles sont loin d'être aussi joyeuses que les instrumentalisations funk-pop du groupe.
Chaud, intense mais lisse
Sur scène, paradoxalement, il ne se passe pas grand-chose. C'est trop propre. Malgré la belle enseigne dorée au nom du groupe, le mur de leds et les lumières chaudes en clair-obscur qui nous en mettent plein les yeux. Les deux leaders tentent quelques mots en français, et lancent de temps à autre des " Montréal ! " ou " Faites du bruit ! ", tels des DJs chauffant une foule de fêtards aux Baléares.
Il y a peu d'interactions entre les musiciens et les titres des deux albums de Jungle sont très fidèlement interprétés. Sans doute trop fidèlement pour que le live apporte un plus à l'album. Cela n'empêche pas le public de faire, à la moitié du set, une ovation spontanée en scandant d'une même voix Jungle ! Jungle ! Le groupe s'arrête un instant de jouer, visiblement étonné et touché, avant que le concert se poursuive.
Pour les dernières minutes, c'est une ribambelle de leurs titres phares qui sont enchaînés, " Casio ", " House in LA ", " Drops " suivis d'un rappel de feu, où " Busy Earnin' " et " Time " se succèdent. Le MTelus explose de joie. La machine Jungle n'est pas près de s'arrêter.
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Photos : Emma Shindo