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Une "soixantaine de substances sont présentes dans les couches" culottes pour bébé a déclaré Gérard Lasfargues*, directeur délégué de l'Anses, à l'issue de l'étude publiée en janvier 2019. Et il a ajouté : " un risque ne peut être exclu " car ces substances peuvent être absorbées par la peau. Les bébés utilisent jusqu'à dix couches jetables par jour, pour un total d'environ 4 000 couches jusqu'à l'apprentissage de la propreté.
Une soixantaine de produits toxiques dans 23 couches testées
Des substances particulièrement toxiques ont été trouvées dans les 23 références testées, la plupart des couches en contiennent plusieurs. Des substances parfumantes mais également des dioxines, furanes, hydrocarbures et PCB (polychlorobiphényles). Plus grave : l'Anses établit que " les seuils sanitaires sont dépassés dans des conditions d'usage réalistes pour les substances parfumantes (butylphényl méthyle propional ou lilial®, hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral®), certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le PCB-126, la somme des PCB-DL et la somme des dioxines, furanes et PCB-DL ".
" Au regard des risques que peuvent présenter ces substances et de la population particulièrement sensible concernée ", l'Agence recommande de les éliminer ou de les réduire au maximum. Ce qui passe par la suppression des parfums, un meilleur contrôle des matières premières et des procédés de fabrication.
" Certaines de ces substances sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D'autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication (PCB-DL, furanes et dioxines, HAP) ", écrit l'Anses.
C'est probablement le cas d'un résidu du glyphosate -l'AMPA- retrouvé dans certaines couches mais pour lequel l'Anses écarte tout risque.
Le 23 janvier, le gouvernement a demandé aux industriels et aux distributeurs de présenter sous quinze jours des mesures pour éliminer ces substances. Les industriels se sont engagés le 8 février à éliminer dans un délai de trois mois les allergènes, notamment dans les parfums, mais non pas à supprimer " toutes substances parfumantes " comme le préconise l'Anses, observe 60 millions de consommateurs. Les industriels s'engagent également à réaliser dans les cinq mois un diagnostic de la qualité de l'approvisionnement en matières premières et un audit des procédés de fabrication pour déterminer l'origine des substances toxiques. L'Anses recommande de renoncer aux agents chlorés.
" Les professionnels devront tirer les enseignements nécessaires et, le cas échéant, modifier les procédés de fabrication ", écrit la DGCCRF (Répression des fraudes), sans donner de délai.
Pas d'étude indépendante sur les risques par transfert cutané
60 millions de consommateurs, qui a publié en 2018 une étude sur les couches culottes avec des résultats assez similaires, regrette que la composition ne figure pas sur l'étiquette : " les paquets restent muets sur les ingrédients des produits qu'ils contiennent. Par " manque de place ", justifient parfois des industriels, qui préfèrent les renseigner sur leur site web. On rétorquera que les fabricants arrivent à faire figurer tous les composants d'un vernis à ongles sur le flacon (et il y en a beaucoup) ... "
D'autre part, le gouvernement a annoncé qu'il va demander un renforcement des règles protectrices au niveau européen et a promis de publier un bilan de ses contrôles sous six mois. L'Anses a souligné de son côté la nécessité d'étudier les risques des transferts de substances toxiques par voie cutanée, regrettant la " rareté des publications scientifiques indépendantes " sur le sujet. Faute de de données de référence, l'Agence a évalué les risques sanitaires pour une exposition orale.
Zoé Fauré