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(Disparition) Jean-Pierre Richard

Par Florence Trocmé

Richard-168x223Michel Collot en a informé Poezibao dès ce dimanche matin : Jean-Pierre Richard n’est plus.
Voici les mots de Michel Collot :
« J’apprends avec une profonde tristesse la mort de Jean-Pierre Richard, qui nous a quittés le 15 mars, comme s’il n’avait pu survivre plus longtemps à son ami Starobinski.
Il a été pour moi un maître et un ami, qui a guidé mes premiers pas dans la recherche et m’a fait découvrir, entre autres, la poésie moderne.
Il m’a appris à lire et à voir en toute page un paysage
Il m’accompagne depuis un demi-siècle sur les terrains de la lecture et sur les chemins de la terre, où il m’a ouvert les yeux sur la beauté du monde.
Le prochain numéro de la revue Europe lui rendra hommage en même temps qu’à Jean Starobinski. »

***
Et ce poème de Michel Collot dans Le Parti pris des lieux (p. 43) :

                                               Pour Jean-Pierre Richard

Le ciel n’est plus qu’un volume d’air translucide, un seul azur. Diapason diaphane qui vibre, déployant la gamme infinie des couleurs : l’œil écoute.
Relief changeant de la lumière : la paroi rocheuse en révèle les plis et les replis, ourlés d’ombres profondes, qui en recèlent les ramifications secrètes. Les arbres passent sa chevelure au peigne fin de leurs ramures. Dans les feuillages, la brise fait trembler ses facettes mobiles. Aux ressauts de la pente, le torrent la disperse en mille éclats de verre. Chaque brin d’herbe en détaille les nuances chatoyantes.
Effleurant le duvet de la peau, la main amoureuse ranime l’arborescence intime des sensations. Sous l’écorce transparaît le palimpseste inscrit dans la chair et le grain de la voix. Texture de la terre. Un regard aiguisé démêle lentement les lignes de la page, démultiplie leur sens et les recueille dans l’unité d’un paysage.
***


« Toute la bibliographie de Jean-Pierre Richard, mort le 15 mars, à Paris, à l’âge de 96 ans, le démontre magnifiquement : une œuvre critique peut devenir, à part entière, une œuvre littéraire d’envergure. Car pour lui, écrire, c’était d’abord savoir lire, entrer dans les raisons, les manières et la sensibilité d’un auteur, hors de toute idée d’appropriation. »
Lire la suite de cet article de Patrick Kéchichian dans Le Monde.
On peut aussi lire cette fiche sur le site Wikipédia avec bibliographie.
Photo reprise sur le site des éditions Verdier

 

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