Alain Duhamel est plus intéressant que je ne le pensais. J'en avais un souvenir d'enfance. De télévision. Je l'associais à ces informations qui n'informaient de rien. Des tissus de banalités. Seul trait marquant : une mèche de cheveux qui tombait, et qu'il replaçait sans cesse. Irritant. Eh bien, son interview par France Culture, la semaine dernière, m'a fait entrevoir un autre homme.
Je ne savais pas qu'il avait été un intime de tous nos présidents. Il n'y a peut-être qu'en France que cela est possible. Ce que je retiens : deux années brillantes de Giscard d'Estaing, et une fin calamiteuse ; Mitterrand, du bon et du mauvais ; Jospin : recalé, piteusement, pour n'avoir parlé que de son bilan, et conçu aucun projet pour l'avenir ; Sarkozy, excellent dans la crise, et la créant le reste du temps ; Chirac : rien ; Hollande : deux années calamiteuses, puis des réformes efficaces, mais incapacité à personnaliser sa fonction ; et maintenant, la politique est un chaos.
Sentiment qu'Alain Duhamel et ses présidents faisaient parti d'un "système". Ritualisme : ils y jouaient un rôle, sans s'interroger sur son utilité, ou sur les réels besoins de la nation.