Du 21 mars au 4 mai 2019 - Vernissage jeudi 21 mars à partir de 18h30
Longtemps idéalisée, fictionnée ou romancée, la Provence de Mistral, entre Rhône, Durance et Alpilles ne cesse, comme l'ensemble du territoire, de muter. Entre métropole tentaculaire, villages accaparés par de riche propriétaires, agriculteurs à la peine, ces paysages de carte postale offrent d'une part un semblant de résistance sous la forme d'un décorum muséal de leur centre ville, et d'autre part cèdent les terres agricoles délaissées pour de l'habitat pavillonnaire. Une géographie politique de la vacuité se substitue à un paysage vernaculaire et sa poésie de l'aléatoire. Au moyen de deux séries photographiques complémentaires, Pascal Grimaud cherche à rendre compte de cette évolution sourde: d'une part, des paysages vernaculaires photographiés à la chambre, en noir et blanc; d'autre part, des photographies couleurs des nouvelles constructions pavillonnaires. Un inventaire du lent grignotage de la campagne rêvée où le parpaing et le bitume remplace les haies et la terre retournée. Ou les villages réinventent malgré eux la banlieue.
Après avoir collaboré avec une agence de presse, Pascal Grimaud se consacre à des projets au long cours. Il voyage successivement à Madagascar, Cuba, en Haïti, Roumanie, au Vénézuela et en Afrique de l'Ouest. En 2001, il obtient le prix Révélation du festival Terres d'images de Biarritz. Il a publié plusieurs ouvrages : Le bateau ivre (Images en manœuvres, 2004), Filles de lune (Images en manœuvres, 2005), Maiden Africa (Trans Photographic Press, 2009), Mada 67 (Nocomment edition, 2014), Le temps présent (Filigranes, 2016). En 2015, il publie chez Zoème le Cahier n° 5 (coproduction Zoème-Filigranes éditions), qui retrace une résidence du photographe sur le territoire du Département des Bouches-du-Rhône. Son travail est régulièrement exposé en France et à l'étranger.
Zoème, 8 rue Vian 13006 Marseille