Après avoir utilisé AREVA comme un appât, la Chine rentre dans le cercle fermé du monde nucléaire par le développement de sa propre centrale qui est en phase de commercialisation dans le monde. À défaut de protéger son patrimoine industriel, AREVA et EDF se laissant surprendre par naïveté de la capacité du Dragon à acquérir une partie de cette technologie, dont certains doutaient à l’époque, de la nature du partenariat qui a été signé en marge du C8 par « EDF, Areva et China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC) en octobre 2012. Il est supposé permettre le développement d’un nouveau réacteur de 1 000 mégawatts commun aux trois signataires, selon EDF. Mais son contenu reste flou. Validé par le gouvernement français, il suscite des craintes sur d’éventuels transferts de technologie nucléaire à la Chine, dans un domaine éminemment sensible ». Hélas, avec ce savoir-faire, les Chinois vont tourner le dos progressivement, pour construire leur propre centrale par une partie de la technologie d’AREVA et EDF. Elle s’accroche avec EDF sur l’EPR d’Hinkley Point au Royaume-Uni dans une stratégie d’obtenir une notoriété via le sésame européen auprès de l’autorité de sûreté européenne afin de valoriser ses offres made in china dans l’espace Européen et dans le monde.
Dans la période de recapitalisation du groupe AREVA en 2015, la Chine s’est manifestée de prend parts au capital du groupe, une preuve de volonté de ce futur géant de la construction des centrales, dites low-cost qu’elle pourrait rafler tout à son passage notamment dans les pays émergents et peut-être dans quelques pays d’Afrique. Un géant avec un appétit sans fin, il finira par prendre la main sur son marché intérieur en associant ses rivaux dans la construction des 21 centrales prévues, afin de saisir de leur savoir-faire dans la partie dont elle n’a pas la capacité de réaliser, par un partenariat qui se décline sur la fameuse phrase, « le transfert de technologie, qu’il faudrait absolument avoir les limites afin de protéger son patrimoine industriel ». Le marché chinois est le plus grand marché du nucléaire au monde avec 21 centrales en constructions après l’Arabie saoudite avec 16 centrales qui suscite un appétit grandissant des chinois (CNNC et CGN). Selon l’agence Bloomberg Abdel Malek al-Sabery, consultant au King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy (Kacare) « Ryad devrait ainsi présélectionner deux à trois entreprises internationales parmi cinq groupes originaires de Chine, des États-Unis, de Russie, de Corée du Sud, et de France ». Le partenariat AREVA et les géants CNEC / CNNC avaient pour but de faciliter l’accès au marché international au groupe Chinois pour enfin vendre des réacteurs 100 % made in China.
Quelques réalisations et des marchés en vue :
- 4 réacteurs au Pakistan ;
- Acquisitions d’un contrat en Roumanie pour les réacteurs 3 et 4 Cernavod;
- Le partenariat du CGNPC avec EDF sur l’EPR d’Hinkley Point au Royaume-Uni ;
- Des marchés en cours de négociation en Égypte, l’Afrique du Sud, Turquie, au Royaume-Uni, en Iran, au Kenya, au Soudan, en Arménie, en Argentine et au Kazakhstan) ;
- Acteurs de son propre marché en Chine.
La Chine ne se contente pas que sur le développement du nucléaire, elle augmente sa capacité par d’autres sources d’énergie durables et se force vers une transition énergétique qui est aussi un levier important de la croissance et de l’économie verte par la construction de différentes centrales comme le solaire, et l’éolienne… Sur laquelle Pékin a investi 133 milliards dollars. Cette envie de puissance qui prend une allure de la domination et de conditionnement du monde par la technologie chinoise rendra la Chine incontournable dans les prochaines décennies vis-à-vis des autres nations. Aucun État au monde pourrait résister à la démultiplication de ses offres par rapport au coût, à sa démographie et sa vision stratégique de renforcer et consolider sa politique de l’accroissement de puissance par la diversification de l’économie au niveau national et international.
Anselme Patrick Houlaguele
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