Le numéro 9376, daté 30 août 1974, de Combat portait en première page un titre unique, si ma mémoire est bonne : "silence, on coule".
Versac, alias Nicolas Vanbremeersch, saborde son blogue. Lequel, vu le nombre de commentaires déposés, coule à gros bouillons.
Nous perdons une source d'opinions mais nous avons toujours en mémoire ses interventions.
Versac, tel Jacques Bergier, pourrait dire Je suis une légende...
Je puis penser qu'être sans cesse cité en exemple incontournable puisse avoir un effet aliénant : perte potentielle de la liberté d'oser, attouchements douteux de journalistes vampires, atteinte au droit à l'intimité amicale de la pensée partagée.
J'avais il y environ deux ans (septembre 2006) publié un billet d'humeur au sujet des prétentions déplacées de quelques rédacteurs de textes publiés dans les journaux [*] : décider de la notoriété des blogueurs, hitparader les blogues, choisir pour nous les dix mailles les plus captivantes de cet immense filet qu'est le Net.
Je trouve la lettre de motivation de Versac à la fois chaleureuse pour les millions de blogueurs anomymes qui font de leur mieux pour coexister dans cet univers foisonnant, et à méditer par les faiseurs de réputation. Comment vont-ils vivre ce lâchage de leur faire-valoir involontaire ?
Bon courage pour la suite.
Crédits : merci au site polmar.com, pour cette image d'un naufrage de prestige (je sais, c'est de l'humour noir).
[*] Certains sont des journalistes, mais pas tous.