Fred Hersch par Juan Carlos HERNANDEZ
Maison de la RadioSamedi 9 mars 2019. 20h30
Concerts diffusés en différé sur France Musique
Première partie: Mark Turner Quartet
Mark Turner: saxophone ténor
Jason Palmer: trompette
Joe Martin: contrebasse
Jonathan Pinson: batterie
Cela fait des années que j'apprécie Joe Martin aux côtés de Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français domicilié à New York. Avec Jonathan Pinson, il forme une rythmique à toute épreuve, solide, souple, variée. Par contre, je n'ai rien à dire de Mark Turner dont la musique ne m'intéresse pas du tout. Jason Palmer non plus.
Deuxième partie: Fred Hersch
La scène a été vidée. Il ne reste plus qu'un grand piano au centre. Fred Hersch commence et installe un silence respectueux dès les premières notes. Une ballade. Il enchaîne sur un tempo plus rapide, un peu plus énergique.Un autre air chantant que je ne connais pas. C'étaient deux compositions de Fred Hersch. " Play a song " et ? .
Une composition d' Antonio Carlos Jobim. Fred Hersch mélange français et anglais de façon charmante tout comme Jobim mêlait Chopin à la samba. Fred Hersch y ajoute une touche de Nouvelle Angleterre. Toucher clair comme le cristal. Ajout d'un peu de baroque dans le jeu du pianiste. Ca swingue plus. Je reconnais le thème mais le titre m'échappe.,
Fred Hersch commence par un solo de la main gauche, main droite au repos sur la cuisse. Un hommage à Maurice Ravel? La main droite s'ajoute pour une étrange déambulation. Il arrive à un standard joué d'une étrange manière. " All of me ". C'est le propre des grands pianistes de jazz. Martial Solal, Marc Copland, Fred Hersch. Savoir masquer les thèmes pour nous surprendre sur des airs familiers.
" Saraband " (Fred Hersch). Une sarabande colorée, vive mais triste comme un adieu aux larmes.
" My Old Man " (Joni Michell). Tiré de son album très important " Blue ", selon les propres termes de Fred Hersch. " My favourite song she said. It was Joni singing " ( Prince, " The ballad of Dorothy Parker "). Une jolie chanson en effet. Même les toux des spectateurs ne parviennent pas à troubler cette charmante mélodie.
Une chanson de mon enfance dans les années 60 annonce Fred Hersch. " For no one " (Paul Mac Cartney) tirée de l'album " Revolver " des Beatles (1966). Une mélodie de Sir Paul Mac Cartney est tout simplement irrésistible. C'est encore le cas ici. Avec ce thème, Fred Hersch nous griffe en plein coeur.
Un autre standard de jazz dont le titre m'échappe. Toujours aussi bien masqué qu'une amortie de Roger Federer. " Upper Manhattan Medical Group " que Billy Strayhorn écrivit lorsqu'il était soigné dans cet hôpital.
Une composition inspirée de Robert Schumann puis des compositions de TS Monk.
Effectivement, ça sonne très romantique.
Gros effets de pédales pour commencer. Dans cette introduction superbement masquée, je pressens un thème de Monk. Gagné! C'est bien " Round about midnight " qui surgit de la brume. Fred Hersch joue de façon liquide un thème de granit.
Enchaînement sur un autre thème de Monk. Toujours liquide, fluide mais avec les appuis tout de même.
RAPPEL
" One of my favourite pop tunes. " And so it goes " (Billy Joel). Cf extrait audio sous l'article.
" When I am 64 " (Paul Mac Cartney). Une autre chanson des Beatles qui s'imposait puisque nous sommes en 2019 et que Fred Hersch est né en 1955, l'année de la mort de Charlie Parker.
Le concert est fini. Il est temps de rentrer à la maison. En écoutant par exemple l'hommage de Fred Hersch à Bill Frisell (guitare). " Down home ". Cf vidéo sous cet article.
Prochaine séance de Jazz sur le Vif à la Maison de la Radio le samedi 20 avril 2019 à 20h30 : Roberto Negro solo puis Louis SclavisQuartet, Characters on a wall, un hommage au peintre mural Ernest Pignon Ernest.
La photographie de Fred Hersch est l'oeuvre du Sidérant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.