Il en va ainsi de la littérature et de l'art en général : l'important est de se faire connaître, le reste compte, mais assez peu en finale. D'ailleurs Sarkozy a été clair la-dessus : "Si j'étais exilé à Maubeuge, en un an je serais le roi de Maubeuge" Les éditeurs sont devenus des stratèges et des communicants ou s'entourent de gens compétents. C'est eux qu'il faut féliciter plutôt que l'auteur. Le succès de " l'Elégance du hérisson" est un miracle littéraire uniquement basé sur la qualité de l'oeuvre et le bouche-à-oreilles. C'est rare. Combien de manuscrits de valeur croupissent dans des tiroirs ou vont dans les poubelles des éditeurs ? Anna Gavalda a écrit plusieurs livres refusés par les éditeurs avant de connaître le succès que l'on sait. Delerm en avait écrit huit, refusés, avant "La première gorgée de Bière" qui fut un gros succès. Du coup tous ses autres livres ont été distribués et bien vendus et pourtant ils n'étaient ni meilleurs, ni plus mauvais qu'avant. Louis-Ferdinand Céline ( l'écrivain, pas l'idéologue débile, bien que ce soit le même) a perdu le Goncourt en 1932 avec un chef-d'oeuvre " Le voyage au bout de la nuit" devenu célébrissime par le verdict de ses lecteurs. Le vainqueur du Goncourt est tombé dans les oubliettes.
La volonté des marchands et des politiques est d'abord de nous vendre leur camelote et il est vrai que beaucoup achètent ou approuvent ce qu'on leur dit d'acheter ou d'approuver en croyant que c'est leur choix de bon sens. Heureusement de temps à autre le cochon de payant, dans un éclair de lucidité, se rebiffe ! soyons attentifs à ses ruades qui laissent espérer que sous le consommateur le coeur du citoyen bat encore !
En illustration : dessin de Luz dans Charlie hebdo
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