Il a quatorze ans, et vient d’entrer en classe de troisième dans un collège privé réputé et exigeant. Afin de l’aider et de faire en sorte qu’il puisse, alors qu’il n’a été jusque là qu’un élève moyen, effectuer une bonne année scolaire et arriver au niveau moyen élevé de sa classe, ses parents ont décidé de lui payer des cours de soutien en mathématiques et en français.J’ai fait sa connaissance hier, car je vais l’assister sur le français.Nous avons parlé hier, en lien avec ses cours au collège, de récits de vie : biographie, autobiographie et journal. Quand nous avons parlé de ce thème, il a parlé de « L’Equipe », de « Charlie », du « Progrès ». « Ce n’est pas que cela,un journal » lui ai-je dit- Ah oui, il y a aussi le journal télévisé- Bien sûr, mais n’as-tu jamais entendu parler de personnes, parfois connues, qui, tous les jours, en quelques lignes ou pages, font un récit de leur journée, de ce qu’elles ont fait, des personnes qu’elles ont rencontrées, des livres lus, des films vus, etc…- Non, ça ne me dit rien…- Pendant la guerre, par exemple, une jeune fille qui raconte sa vie cachée, car elle était juive et voulait échapper aux Allemands ?- Non- Anne FRANK, le « Journal » d’Anne FRANK, cela ne te parle pas ?- Ah si, mais ça a existé, j’ai lu que ç’avait été inventé, que c’était pas vraiment une fille qui l’avait écrit… »Un jeune ado vient de me porter un coup sur la tête.
Il suit une scolarité normale, fait du sport, ne lit pas, car il n’aime pas ça, pas même des bandes dessinées. Il ne regarde pratiquement pas la télévision mais, reconnait-il, passe beaucoup de temps sur son téléphone. Est-ce la faute à internet ? Aux réseaux sociaux qui véhiculent le meilleur et le pire ?Toujours est-il qu’il faut absolument apprendre à nos gamins à trier le vrai du faux, à ne pas multiplier la diffusion de fake news, à ne pas se contenter des informations qui circulent via des écrans, mais à échanger avec des personnes réelles en chair et en os.
Comme Anne FRANK a existé, Maurice AUDIN a existé, puis, un jour a été arrêté et, vraisemblablement, exécuté. Au même titre que la période de l’occupation, avec la Résistance et la collaboration, la période de la guerre d’Algérie a été trouble. Beaucoup de faits et d’événements sont encore tus, des comportements cachés. Il est salutaire que le président de la République Emmanuel MACRON veuille mettre des noms sur des faits, ouvrir des archives et reconnaître une certaine responsabilité de l’Etat dans des événements jusque là inavoués.En espérant que nos jeunes ados, comme nous les adultes, puissions avoir accès à la vérité.