Marc Copland Trio enchante le Sunside

Publié le 12 mars 2019 par Assurbanipal

Marc Copland par Juan Carlos HERNANDEZ

Solo de contrebasse pour commencer. Le batteur aux baguettes et la caresse du piano. Une baguette et un balai pardon. C'est de la dentelle musicale. Joey fait chanter cymbales et tambours. Le piano revient subrepticement au premier plan. C'est " Afro Blue " (Mongo Santamaria). Le thème apparaît puis disparaît, revient par suggestions. Le trio tisse tranquillement sa toile. La tension s'installe sans monter le son. Son hanté du piano, une spécialité de Marc Copland. Le batteur masse aux balais. Le thème revient surgi du royaume d'Hadès.

Une composition de John Abercrombie. Une ballade. Batteur aux baguettes. Le temps s'effiloche. Ca monte. Le piano devient plus scintillant, plus chatoyant. L'héritage de Bill Evans est assuré et assumé. Le batteur passe aux balais. Retour aux baguettes pour des cliquetis de cymbales. 20h19 et je m'endors déjà, bercé par la musique.

Marc Copland commence seul un morceau rêveur, suspendu en l'air comme il sait le faire. La contrebasse ajoute sa vibration puissante. Joey Baron décompose le tempo. " Cantaloupe Island " ( Herbie Hancock). Marc Copland joue toujours les mêmes thèmes mais jamais de la même manière. Le tempo est décortiqué. Ca swingue tout de même mais d'une manière bien particulière. Solo de contrebasse ponctué de coups de baguettes avec des petits tchics, tchics de cymbales et des petits tocs, tocs de tambours. Le pianiste reprend le thème, de manière plus évanescente. Solo du batteur qui fait chanteur ses tambours à la baguette. La contrebasse ponctue en douce. Le piano épisodiquement. Retour au thème en trio.

Un solo de piano tout à fait automnal en intro. Les feuilles tombent doucement. Une ballade dont le titre m'échappe. Le trio reprend doucement dans une vague qui nous emmène irrésistiblement. Triangle équilatéral en parfait équilibre. Le fluide sympathique circule de point en point. Ils touchent en plein coeur. C'était le " Spartacus Love theme " (musique du film de Stanley Kubrick). Merci à mon illustre aîné Pierre de Chocqueuse, auteur du Blog de Choc pour cette indication. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Joey Baron attaque. Contrebassiste et pianiste relancent. Un morceau plus sec, plus nerveux. Le piano revient par bouffées nerveuses, rapides. C'est très précis. La musique de haut niveau, comme le sport, supporte l'improvisation mais pas l'approximation. Ca pulse vite et fort. Ca charge. Le trio de Marc Copland n'est pas seulement habile dans le brouillard. Il est aussi agile par temps clair.

RAPPEL

Je rends ici hommage au seul lecteur de ce blog qui, à ma connaissance, possède un jars. L'heureux propriétaire de la Galerie du Coq, une galerie d'art contemporain dans une ferme de l'Anjou. Lui aussi était présent à ce concert. Belle vie à lui.

Les photographies de Marc Coplandet Joey Baron sont l'oeuvre du Pétrifiant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales .