Bienvenue à bord du vol AirLimo, votre compagnie de bonne compagnie. Nous sommes actuellement en plein mois de Mars 2019 et vous pouvez apercevoir par le hublot que l'humanité, vue de haut, semble avoir toujours autant de chemin à faire vers la raison. En attendant, vous continuez à planer sans polluer, des giboulées de mélodies universelles ruisselant tranquillement au creux de vos occiputs rassurés. Comme disait Georges : Mars c'est un pas, une pierre, un chemin qui chemine, un reste de racine. Cheers.
Car l'équipage du limonadier est bien passé entre les sièges il y a quelques minutes, et au lieu d'un soda merdique de 10cl, a préféré vous servir ce nouveau cocktail au bon goût de tour du monde. Histoire d'entendre quel saveur a l'eau de mer à l'horizon, vous vous êtes dis, allez, pourquoi pas ! Surprise, ce breuvage à boire joliment illustré ce mois-ci par la chaude peinture de notre amie Claire Favre-Taylaz, vous a bien emmené quelque part, mais pas forcément la où vous pensiez. On vous parle des ingrédients - continents juste après, mais en attendant, vous dégustez. Santé !
Quoi de mieux que le berceau de l'humanité pour commencer ? KOKOROKO, le collectif qui fait revivre l'Afrique à Londres, vient de sortir son premier EP sur Brownswood, dont cette pépite entre Jazz et Afrobeat qui ouvre cette soixantième compilation est extraite. Compilation qui ne s'éloigne au début pas trop de ce continent avec l'héritage Camerouno-Nigérians de Prince Nico Mbarga ou la plongée nostalgique dans les accents high-life de Ntombi Ndaba.
Oui, vos papilles ne s'y sont pas trompées : d'autres contrées se déroulent sous vos oreilles. De l'autre côté de l'appareil, avec un coup d'œil à droite, vous pouvez entendre un peu d'Asie, entre la perle de funk thaïlandaise de Pinky ou l'electro pop nuage from Korée d' Mais aussi des mélopées latines saupoudrées de transe psyché par le one man band Santiago Córdoba, extrait de son nouvel album, En Otros Lugares, sorti le mois dernier.
Un petit courant d'air frais ? C'est normal, il s'agit du dernier effort - réconfort réalisé par le duo néerlandais Wevals, tiré de leur nouvelle cathédraled'electronique popesque sortie sur Kompakt.A travers un grand vitrail, vous apercevez une Jam entre de jeunes robots tout droit sortis du conservatoire, mené par la batterie du génial Mark Guiliana. Une session intitulée " Girls ", tirée de son nouvel album avec son collectif Beat Music, mais qui semble mal tourner, comme si quelqu'un avait balancé en douce un virus dans le saladier de clés usb. Mais vous vous faites peut êtres des films. D'ailleurs, avec cet extrait de l'EP de remix d'un morceau de Forever Pavot par le duo Principles Of Geometry vous apercevez enfin l'aéroport, avec un peu d'inquiétude car il s'agit bien d'Orly dans les années 70, des techniciens à grosses moustaches s'affairant sur la piste d'atterrissage. Et ce n'est pas la dernière BO de Disasterpiece qui va arranger ces étranges visions cinématographiques.
L'avion perd de l'altitude tandis que vous vous calmez peu à peu, la première " première " ambiant du limo, breakée à la quiétude émotionnelle par le duo Thomas Gray & Liam Ebbs, se charge de vous faire atterrir aucalme.
Par contre, au lieu de se poser, votre avion continue de s'enfoncer lentement dans le sol. Problème ? Pas tant que ça, car c'est une plage atmosphérique tirée du très cool dernier EP de Bajram Bili sur Lumière Noire qui vous y entraîne, sans vraiment le vouloir.Bon là, vous vous sentez un peu perdu alors que vous entendez les voix tristes de la spirituelle Ana Roxanne résonner autour de vous. Un long frisson parcourt ce qu'il reste de votre corps coincé dans les tréfonds de la terre, et vous patientez sereinement en attendant la fin de celle-ci, avec une des dernières productions de Mondkopf, dont on vous disait quelques mots très récemment.
Bien arrivés ? Cheers.