Elmer

Par Gourmets&co

Elmer continue son bonhomme de chemin dans le calme et la sérénité avec de temps en temps un coup de génie.

Que devient le chef Simon Horvitz ? L’homme qui a fait le buzz sinon l’évènement il y a déjà quelques années, est toujours fidèle au poste dans son agréable restaurant proche de la République. Il continue de construire ses assiettes comme il faut les construire aujourd’hui, il a gardé un sens aigu des accords évidents mais aussi détonants, du métier dans les mains et des idées dans la tête. Le succès est toujours là et, au fil du temps, une importante clientèle de fidèles s’est constituée même s’il ne provoque plus la même curiosité qu’auparavant. Il n’est pas le seul… On retrouve avec sympathie la même ambiance, directe, agréable comme le service et l’accueil, la belle salle lumineuse le jour et aux délicats éclairages le soir venu.

Les plats arrivent toujours sur le même style de construction, de travail soigné, et l’on retrouve avec plaisir ces accords à partir de produits simples. Pourtant, lors d’un déjeuner récent, l’inspiration semblait avoir déserté les lieux. Provisoirement, n’en doutons pas car l’équipe parait toujours bien rodée et motivée.

Une entrée certes de saison puisqu’il s’agissait de panais simplement cuit au foin mais cependant peu parfumé, laitue et livèche, cette herbe au goût réminiscent du cèleri, et une concassée fine de noisettes. L’idée sur le papier est bonne, sinon tentante, mais le résultat demeure un peu neutre, sans relief et un peu bourratif à cause d’un panais farineux.

La Côte de cochon du Ventoux, cuite à la rôtissoire, est un plat un peu brouillon et disparate, sans direction précise avec sa fondue de poireaux au tandoori, sa ricotta fumée, et un peu de chou-fleur. Une cochonne n’y reconnaitrait pas ses petits et l’assiette part un peu dans tous les sens sans arriver nulle part.

La grosse Raviole ouverte sur une queue de bœuf hachée rappelle un peu un hachis Parmentier dans la texture et le goût, malgré une importante sauce au vin rouge, goûteuse mais un peu envahissante. Ne nous plaignons pas, tant qu’il y a de la sauce il y a de l’espoir.

Enfin le dessert vint en forme d’uppercut. Le genre qui vous laisse ko debout tant l’assiette est subtile, délicate, et d’un goût exquis dans un équilibre parfait. Les coupables ? Une poire pochée aux épices, crème vanille, livèche, crumble d’amandes au poivre de Timut, et sorbet fromage blanc. Renversant. Elmer continue son bonhomme de chemin dans le calme et la sérénité avec de temps en temps un coup de génie. Ca nous suffit pour être heureux.

30, rue Notre Dame de Nazareth
75003 Paris
Tél : 01 43 56 22 95
www.elmer-restaurant.fr
M° : Temple
Fermé samedi midi, dimanche & lundi

Menu déjeuner : 29 € (3 plats)
Carte : 60 € environ