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Le 20 février à Paris, ce sont des députés qui ont décidé de participer à la " Campagne glyphosate " lancée en 2018 par un collectif de citoyens ariégeois et dont le slogan est " j'ai des pesticides dans mes urines ! Et toi ? ". La plupart d'entre eux, lorsqu'ils auront reçu les résultats de leurs analyses, devraient déposer plainte à leur tour au pôle Santé du Tribunal de grande instance de Paris qui centralise les plaintes venues de toute la France.
En effet, les résultats sont sans surprise : du glyphosate a été trouvé dans 100% des 692 échantillons testés à fin février. Ce qui laisse à penser que personne ne peut échapper à l'herbicide. La campagne " alerte sur le fait que tous les citoyens sont consommateurs passifs de glyphosate ", " même les personnes mangeant bio, vivant à la montagne ou buvant de l'eau de source ". Seule la hauteur de la contamination varie. Le résultat le plus bas est de 0,15 ng/mL, le plus élevé de 3,91 ng/mL. La moyenne générale des analyses dans le cadre de cette campagne est de 1,03 ng/mL. La norme européenne concernant l'eau potable est de 0,1 ng/mL. Elle est donc systématiquement dépassée.
La norme européenne pour l'eau potable est systématiquement dépassée
C'est sans doute cette contamination inévitable et généralisée, au-delà du seuil autorisé dans l'eau potable, y compris chez de jeunes enfants, qui poussent les français à réagir. Fin février, sur les 692 personnes testées, toutes positives, 645 avaient déposé des plaintes ou étaient en train de le faire. Dans 55 départements, des citoyens se sont organisés pour pratiquer des prélèvements contrôlés par huissier et dans une vingtaine d'autres, en France Métropolitaine et en outre-mer, l'organisation est en cours. Le nombre d'analyses et de plaintes évolue chaque semaine. " Sur la base des inscriptions enregistrées dans les départements, des milliers de résultats sont attendus ", annoncent les instigateurs de la campagne. Celle-ci a pris une ampleur qui les surprend eux-mêmes.
L'objectif premier de la " Campagne glyphosate " qui consistait à alerter sur l'omniprésence des pesticides de synthèse dans l'environnement et sur les effets désastreux qu'ils ont sur les écosystèmes, est désormais atteint. Dans un deuxième temps, organisateurs et participants veulent le retrait du marché du glyphosate et une agriculture sans pesticide chimique. Leurs plaintes sont destinées à faire pression en ce sens. Elles visent les fabricants de glyphosate et les responsables de son maintien sur le marché, pour mise en danger de la vie d'autrui, tromperie aggravée et atteinte à l'environnement.
Zoé Fauré