Eclipse chez le coiffeur.

J'aime aller chez le coiffeur, pour regarder les femmes. Pas les clientes comme moi, le teint blafard, et le cheveu terne, en attente d'une métamorphose qui nous fera temporairement croire en quelques heures de beauté retrouvée... non, j'aime regarder les coiffeuses. Elles sont toutes jeunes et jolies, comme toutes droit sorties du magazine éponyme. Il y a Camille, la douce Camille avec ses cheveux blonds ondulés et sa voix toute timide. Elle a les doigts longs et fins, un corps tout mince, et un tee shirt blanc trop petit. On voit la naissance de son nombril qui abrite un joli piercing en diamant sur un ventre plat, tendu de jeunesse. Puis il y a l'exhubérante Cécile. Cécile parle fort, mais sa voix chante, car elle a toujours un sourire aux lèvres et deux yeux bruns pétillants de malice. Cécile rentrait de vacances aujourd'hui, son corps svelte avait une couleur ambre profonde et des reflets dorés. Sous son tee shirt blanc trop décolleté, j'ai cherché les marques de bronzage, en vain. Alors je me suis laissée aller à l'imaginer allongée sur une plage Grèque, nue, sa jeune peau offerte aux rayons intenses. Cécile a un piercing sur la langue qui attire le regard quand elle parle. On reste pendu à ses pulpeuses lèvres. Derrière, Morganne s'agite tout en silence. Morganne est la plus rebelle du salon. Elle a les cheveux noirs et raides, et une coupe quasi gothique dans l'esprit. Une mêche asymétique caresse doucement sa narine droite, et le piercing en boucle qui s'y cache. Elle a un pantalon taille basse, qui laisse deviner la cambrure de ses reins de façon suggestive, mais étonnamment innocente. Morganne a des doigts de fée, et pendant le massage cranien, j'ai cru vivre un moment de béatitude parfaite, tel un nouveau né repus sur le sein de sa mère. Enfin, il y a Julie. Ni aussi douce que Camille, ni aussi pétillante que Cécile, ni aussi rebelle que Morganne: mais Julie est incroyablement sexy. Julie est (très) pulpeuse, elle a des formes, des vraies, généreuses et pleines. Sa poitrine gonfle et tend le tee shirt blanc qui tente de la dissimuler. Forcément, Julie a aussi de belles fesses, bien rebondies. Julie coiffait un jeune homme à côté de moi, et parfois, je voyais sa poitrine effleurer (malgré elle?) les épaules du mâle perdu dans le reflet du miroir. Il a fixé le point de convergence des seins de Julie sur la glace, aussi longtemps qu'il a pu.

Mon regard cet après midi n'était pas déplacé. Il était empreint d'une profonde nostalgie: non, je n'aurai plus jamais 20 ans. Reste quand même que j'ai eu un superbe brushing, et que je sais maintenant pourquoi mon homme va dans le même salon que moi;)

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