Carte blanche à L - Raphaële Lannadère au Centre Culturel de La Ville Robert à Pordic, le 8 mars 2019
Le 8 mars, la planète célèbre la journée internationale des droits des femmes, si l'ONU a choisi cette date en 1975 , un National Women's Day avait déjà vu le jour en 1909, aux USA.
La place des musiciennes dans un univers résolument machiste pose question en cette journée de mobilisation féminine.
Ce soir, la dame ne cachant pas ses attaches à la région mosane, ne donnera pas un récital traditionnel, la veille, à Lannion, son répertoire était centré sur son troisième album, 'Chansons', pas de violons au menu chez Robert, mais deux guitares, une batterie et une complice pour chanter et réciter des textes que la petite troupe a mis deux jours à peaufiner pour ce spectacle éphémère.
La création, périssable, est basée sur le thème de la sorcellerie, le goût prononcé pour la littérature et pour l'univers de Barbara , a poussé la chanteuse à façonner un spectacle cohérent et sagace en forme de lecture musicale, mêlant chansons et textes puisés à droite et à gauche ( Homère, Michelet, Plutarque...).
Après une brève allocution de Marie Casagranda, responsable de la communication du centre culturel, les musiciens, Max Delpierre, Antoine Montgaudon ( guitares) et Frédéric Jean ( batterie) précèdent les deux voix, la grande Estelle Meyer, étincelante en robe gitane vermillon et Raphaële Lannadère, plus sobrement parée.
Estelle entame a capellla, d'un chant ample et profond, la mélopée ' Miram' , une guitare se greffe sur la plainte et après une frappe soudaine sur le gong, la plage se teinte de coloris americana que n'auraient pas renier Calexico ou Marianne Dissard.
L prend le relais en récitant un texte poétique décrivant une femme à la fois fille de la jouissance et de l'abstinence.
Floppy Le Redoux, l'héroïne du "Château des enfants volés" de Maria Gripe, n'est probablement pas aussi laide, fourbe et effrayante que la reine Grimhilde, l'antagoniste de Blanche-Neige, mais elle est la première sorcière ayant marqué Raphaële enfant.
Le voyage au pays des magiciennes se poursuit, après avoir croisé Circé au détour d'une vallée alors qu'Euryloque se méfiait, Estelle Meyer, d'une voix grave, nous chante la légende de 'El perro negro y la Llorona'.
On quitte les terres hispaniques pour bifurquer vers Bruges et se payer een bezoek aan de tentoonstelling "De heksen van Bruegel" à l'Hôpital Saint-Jean.
Estelle soupire, halète, souffle avant d'entamer son 'Cantique', une valse érotique, lumineuse, à laquelle succède un texte de Starhawk, qualifiée de sorcière , lu par son amie.