Face aux scandales de pédophilie qui éclaboussent l’Église Catholique et que le film de François Ozon (Grâce à Dieu) relate pour enfoncer le clou sur la croix de l’opprobre, sa Sainteté le Pape François a rappelé ses troupes au Vatican, du 21 au 24 février, pour une réunion d’urgence. Il y a le feu à la maison. Et le feu ça crée !
Un réunion qui ressemble à un conclave puisque les cardinaux ont commencé à chanter un vieil hymne en latin, le Veni Creator (Viens mon créateur) comme un aveu que la péché sexuel se crée à tort et qu’il faut implorer Dieu d’y apporter la lumière. Plus de 200 évêques et cardinaux étaient réunis au Vatican (168 selon la Police) pour ce sommet historique sur la pédophilie qui, in fine, accoucha d’une souris.
Une souris sous la forme d’un document portant sur 21 points de réflexion le temps d’y réfléchir encore et d’agir quand il sera trop tard si ce n’est déjà fait.
Parmi ces 21 points on trouvera l'élaboration d'un guide pratique des mesures à prendre par l'autorité religieuse en cas d'abus sexuel, une révision de la formation des prêtres (qui doivent interpréter autrement la phrase de l’Évangile « laissez-venir à moi les petits enfants ») ou encore les sanctions encourues si la culpabilité est avérée. Ce document censé public ne le sera pas. On y voit la volonté de François de donner un aboutissement concret à ces 3 journées d’introspection à papauté.
Opérer des changements dans l’Église prendra du temps. L’institution est un grand bateau qui ne navigue pas en père peinard sur la grand-mare des canards. Les situations divergent à travers le monde car les épiscopats ne fonctionnent pas à la même vitesse en ce qui concerne la réactivité face aux abus sexuels. Par exemple, en Afrique ou en Asie, les responsables catholiques estiment souvent que c’est un problème relevant de l’Occident.
Les associations de victimes d'abus sexuels ne peuvent se satisfaire que l’Eglise prend, désormais, en compte les abusés. Mobilisées à Rome, elles espèrent toujours un électrochoc et comptent sur les témoignages qui affluent du monde entier, pour convaincre le clergé de l'urgence à réformer.
Elles peuvent se satisfaire que Mgr Barbarin, évêque de Lyon, ait été condamné, le jeudi 7 mars, à 6 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon pour n’avoir pas dénoncé les agissements pédophiles du père Preynat, alors qu’ils en avaient eu l’écho.
Elles pourraient trouver satisfecit dans la volonté du Prélat de vouloir présenter sa démission au Saint Père, mais décidément non : les associations des anciens enfants de chœur, scouts chrétiens ou petits chanteurs à la gueule de bois en veulent plus. Elles aspirent à des actes forts, des suppressions de silence, des éradications d’omerta, une justice pontificale qui n’ait pas à s’asseoir sur la justice civile.
Le combat risque d’être long…
L'enfant, petit Jésus, grain de docilité Suivit le grand prélat jusqu'au lit défendu Une crainte habitait sa douce nudité Mâtinée de défiance pour la cime des nues. Un fruit de déviance dans le chemin de Dieu Tout infesté de vers en futur douloureux.
L’eau a coulé depuis sous le pont du silence Mais la souffrance vit dans sa vie compliquée Offices encensées des Dimanches balancent Entre feu de piété et souvenirs brisés. Une indicible honte a longtemps d’un aveu Retardé l’échéance sous la crainte des cieux.
A présent il se bat, poussé par cette force Des langues déliées et qui clament justice Il se sentait bien seul dans l’innommable entorse Désormais la souffrance prend ce visage lisse Découvert et pugnace jusqu’aux éclats des yeux D’une douce colère aux combats impérieux.