Lorsque nous avons un trouble de l'humeur, que l'on est bipolaire, ou cyclothymique, nous nous devons de connaître notre maladie, d'anticiper, ce qui n'est pas toujours facile, surtout quand le diagnostic est tout frais.
L'équilibre de la personne bipolaire/cyclo valse en permanence entre deux phases (les principales): la maniaque et la dépressive. Tout dépend du type de bipolarité. Les humeurs varient différemment selon les stades. Pour un cyclothymique, comme il est dit dans le mot, ce sont des CYCLES, rapprochés. Les humeurs/émotions peuvent varier par exemple en une journée, en 1 jour etc etc.
Mais peut importe le stade, les ressentis sont très durs à accepter, premièrement, car il n'est jamais facile d'être complètement OK avec sa maladie, et d'accepter de ne pas avoir une vie dite " normale ". Il est difficile de devoir aménager son quotidien et de ne pas pouvoir être dans l'instantané de la vie. De ne pas pouvoir non plus faire des choses qui paraissent si simples pour les autres... en exemple on pourrait parler d'avoir son propre appartement, passer son permis, et autres. Le stress et la sensibilité est tellement accrue que l'on est presque emprisonné par la maladie, et il faut du temps pour que le bon traitement fasse son effet, et qu'une thérapie soit efficace. On peut être découragé par tout cela, par le fait de devoir se farcir les nouveaux effets secondaires, qui ne sont pas amusants, et recommencer à parler à un nouveau psychologue, puisqu'il est bien connu que lorsqu'on a été diagnostiqué tard, on a probablement enchaîné les thérapies.
Deuxièmement, il est difficile pour l'entourage parfois de gérer les phases du malade. Plus gérer les effets médicamenteux, et tout le reste.
La phase dépressive provoque une perte de goût dans tout les domaines. La vie semble fade, sans valeurs. Les idées suicidaires peuvent prendre le dessus. Un malade en phase dépressive doit être bien sûr surveillé, car la tristesse peut être si profonde, qu'il ne voit aucune alternative pour aller mieux. Les choses les plus agréables ne le sont pas pour lui, peut importe les sourires qu'il va montrer pour essayer de cacher son mal être.
Les démons de la nostalgie peuvent prendre le dessus, peut être par des mutilations, l'alcool, même la drogue (ce qui n'est PAS DU TOUT RECOMMANDABLE quand on est sous traitements et que l'on est bien sûr atteint de bipolarité), la nourriture en excès ou tout l'inverse. Cette phase pousse forcément la personne à broyer du noir constamment dans son lit, à ne pas sortir, à s'effacer complètement jusqu'à rejeter sa famille, ses amis et toute aide. L'estime de soi est très faible. La personne dépressive va se sentir nulle, bonne à rien, incapable. Va ressasser en permanence ses " échecs " en ne voyant que le négatif.
Le danger avec ce genre de phase, sont que l'on peut rapidement sous estimer l'état de la personne souffrante. Les phases se répètent, donc ça devient une habitude, inconsciemment. " C'est une phase de ta maladie, ça va passer ". Mais il ne faut jamais oublier que la phase, peut être la dernière, puisque c'est un piège, un enfer pour celui qui le vit. Il faut être attentif à ce que la ligne ne soit jamais franchie. Les appels au secours doivent être pris au sérieux. Bipolaire ou non. Ce n'est pas un caprice ! La dépression touche des milliers de personnes, et le bipolaire vit avec, chute et retombe dans cette dépression violente.
Beaucoup de suicides sont dû à une pathologie mentale telle que la bipolarité. Aucune raisons ne devrait pousser une personne à mettre fin à ses jours, alors il faut rester vigilant lors d'une phase dépressive. Il ne faut bien sûr pas être en permanence sur le dos ! Mais veillez discrètement à être présent pour lui, le valoriser, lui rappeler qu'il a réussit les fois précédentes. Mais ne jamais banaliser la souffrance.
Lorsque le côté maniaque survient, la personne atteinte de bipolarité se sent comme sauvée. Il ne voit pas non plus l'intérêt de se faire aider puisque pour lui, tout va bien. Le simple fait de rester calme n'est pas possible. Il est en constante activité et ne peut rester tranquille. De son cerveau va naître des milliers d'objectifs, il se sentira capable de faire tout ce qu'il n'est en réalité, pour le moment, pas réellement capable d'accomplir.
En réalité, la phase maniaque est le miroir de la phase dépressive. Il va peut-être sauter des repas, sortir, se mettre même en danger dans n'importe quel domaine. Le côté maniaque fait se sentir puissant.
Certains on des achats compulsif, la vie peut sembler être " une blague ", tout devient léger. La souffrance est tout de même présente, puisque le bipolaire se fatigue en permanence. Son cerveau part en pleins de petits morceaux et ne prends pas le temps d'anticiper la vie, les journées, les nuits avec calme et sérénité.