A l’instar de Wonder Woman, le film réalisé par – les discrets – Ryan Fleck et Anna Boden peut s’appuyer sur la prestation étincelante de son actrice principale pour susciter rapidement l’adhésion. Extrêmement convaincante, Brie Larson enfile effectivement sans défaillir le costume de la super-héroïne, proposant, comme à son habitude, un jeu empli de naturel. Aussi à l’aise dans le registre dramatique que physique ou humoristique, la comédienne oscarisée pour Room illumine chaque plan de sa présence. Son alchimie incroyable avec Samuel L. Jackson, lui aussi très bon, fait assurément partie des plus grandes réussites du long-métrage. Au rang des bons points, on notera aussi la trajectoire intéressante accordée au personnage, la narration éclatée autour de son passé apportant un véritable vent de fraîcheur au procédé classique d’origin story. Malheureusement, les qualités du film s’arrêtent à peu près là, les autres paramètres étant au mieux sans saveur, au pire carrément mauvais. La mise en scène, notamment, s’avère particulièrement décevante. Fade et impersonnelle, elle échoue complètement à composer des plans un tant soit peu iconiques/mémorables.
Même son de cloche du côté du scénario, qui ne restera certainement pas dans les annales. Semblant uniquement servir de prétexte pour introduire le personnage avant la sortie du prochain Avengers, le script se montre tout bonnement incapable de proposer autre chose qu’un récit plat et insipide. Outre le cruel manque d’enjeux dont souffre l’histoire, on regrettera surtout l’écriture désastreuse des personnages secondaires. Entre épaisseur dramatique inexistante et absence de motivations cohérentes, aucun ne parvient véritablement à s’imposer. Ajoutez à cela de nombreuses révélations prévisibles, ainsi qu’une abondance de références forcées aux années 90, et vous obtenez un film tout à fait insignifiant sur le plan scénaristique. Sur le plan formel, le constat est, certes, moins désagréable, mais l’ensemble peine toutefois à convaincre par rapport à d’autres blockbusters similaires. Si la direction artistique se révèle parfois inspirée, empruntant ici et là quelques concepts intéressants, la réalisation sans âme annihile en effet toute impression d’amplitude, et empêche aussi toute émotion de poindre.Premier film Marvel (MCU) entièrement consacré à une super-héroïne, Captain Marvel s’avère donc être un blockbuster relativement décevant, aussi plat et insignifiant sur le fond que fade et impersonnel sur la forme. Servant uniquement de prétexte pour introduire le personnage avant la sortie du prochain Avengers, le long-métrage ne peut pratiquement compter que sur la prestation convaincante de Brie Larson, et sa belle alchimie avec Samuel L. Jackson, pour éviter le naufrage.