Après des débuts hésitants, le principe des « super-cartes » de paiement – qui permettent de centraliser le pilotage de ses dépenses – a apparemment trouvé sa voie et son marché depuis quelques années. Un des pionniers du secteur, Curve, continue à enrichir son offre afin d'affirmer son avantage sur ses concurrentes traditionnelles.
Le concept, qui a aussi, plus récemment, émergé en France, avec Max (par Arkéa) et Lydia, s'adresse plus spécifiquement aux consommateurs qui possèdent plusieurs cartes bancaires et qui désirent se simplifier la vie au quotidien. Il se matérialise par un instrument de paiement unique et universel associé à une application mobile qui leur propose de gérer et suivre en temps réel l'ensemble de leurs dépenses et, à tout moment, de sélectionner d'un geste le compte sur lequel sera affecté leur prochain achat.
Au-delà de ces caractéristiques fondamentales, les acteurs cherchent régulièrement à ajouter des bénéfices supplémentaires susceptibles d'attirer et de fidéliser les utilisateurs. La gratuité (ou des frais réduits) sur les transactions à l'étranger fait ainsi partie de leurs arguments classiques. Plus originale, la britannique Curve a depuis longtemps introduit une option autorisant à remonter dans le temps, c'est-à-dire à changer a posteriori (jusqu'à 2 semaines après l'acte) l'affectation d'une transaction.
Dans un registre identique, sa dernière trouvaille s'avère cependant plus subtile. En effet, le point de départ de cette initiative est, en réalité, une lacune sensible des « super-cartes » qui, en s'interposant entre l'achat et la carte de débit ou de crédit habituelle font perdre l'accès aux garanties légales incluses dans ces dernières. Qu'à cela ne tienne, Curve fournit désormais sa propre solution… avec des conditions qui lui donnent une supériorité incontestable et renversent de la sorte sa position défavorable.
Concrètement, dans le cas d'une commande non honorée, de réception d'un produit endommagé ou bien d'impossibilité à obtenir un remboursement (et après échec de toute tentative de règlement à l'amiable), Curve met en jeu sa couverture, accessible à tous ses clients, britanniques ou internationaux, quelle que soit la carte sous-jacente, pour tout achat jusqu'à 100 000 livres sterling, avec un engagement de restitution sous un jour ouvré (sous réserve de transmission des justificatifs exigés).
Naturellement, l'approche ignore les assurances complémentaires et les offres promotionnelles qui agrémentent généralement l'utilisation des cartes de crédit mais Curve entend jouer sur un autre plan : la majorité des consommateurs méconnaissent les protections dont ils pourraient profiter automatiquement lors de leurs achats (que les institutions préfèrent souvent laisser dans l'ombre). À l'opposé, la jeune pousse se veut totalement transparente et c'est là que sa différence s'exprime le plus brillamment.