Adepte des comédies américaines autour de la parentalité, Sean Anders poursuit, avec Apprentis Parents (Instant Family en VO), son exploration du thème familial en s’intéressant, cette fois, au sujet fort de l’adoption. Et si cette nouvelle réalisation se complait (trop) souvent dans les bons sentiments, elle n’en demeure pas moins rudement efficace.
Malgré son côté prévisible, défaut pratiquement inhérent au genre, le film puise sa force principale dans l’originalité de son sujet. Rares sont effectivement aujourd’hui les comédies qui prennent le risque d’aborder le thème périlleux de l’adoption, en tout cas dans le paysage cinématographique américain. Plus que le sujet, c’est néanmoins surtout ici la relative subtilité du traitement qui étonne, et séduit. Sans atténuer l’âpreté d’une réalité trop souvent ignorée, le récit fait montre d’une belle justesse dans la représentation des obstacles qui jalonnent le parcours d’adoption, tant du point de vue des parents que des enfants. Une thématique certes pesante sur le plan émotionnel, mais qui peut heureusement compter sur les nombreuses touches d’humour (politiquement incorrect) offertes par le genre pour désamorcer les situations les plus dramatiques de l’histoire. Si on rit régulièrement devant les péripéties de la jeune famille, l’émotion est toutefois davantage présente, le long-métrage proposant des dialogues empreints d’une immense tendresse.
Inspiré de faits réels, Apprentis Parents est donc une comédie dramatique touchante autour du thème de l’adoption. Sans minimiser l’âpreté d’une réalité trop souvent ignorée, le film fait montre d’une belle justesse, et d’une infinie tendresse, dans son traitement du sujet. Dommage cependant que son happy end larmoyant l’empêche de véritablement cristalliser les difficultés sociétales actuelles.