Un poème de Leslie Kaplan, extrait de son recueil, L'excès—L'usine

Publié le 04 mars 2019 par Onarretetout

Je ne sais exactement pourquoi la lecture du recueil de Sophie Braganti, Avant le lac, m'a ramené à celle du livre de Leslie Kaplan, publié en janvier 1982, L'excès—L'usine, dont voici le premier texte :

L'usine, la grande usine univers, celle qui respire pour vous. Il n'y a pas d'autre air que ce qu'elle pompe, rejette.
On est dedans.

Tout l'espace est occupé : tout est devenu déchet. La peau, les dents, le regard.

On circule entre des parois informes. On croise des gens, des sandwiches, des bouteilles de coca, des instruments, du papier, des caisses, des vis. On bouge indéfiniment, sans temps. Ni début, ni fin. Les choses existent ensemble, simultanées.

À l'intérieur de l'usine, on fait sans arrêt.

On est dedans, dans la grande usine univers, celle qui respire pour vous.