Selon les sources du quotidien, l'objectif serait de proposer aux utilisateurs de la messagerie WhatsApp – puis, potentiellement, Messenger et Instagram, à la faveur du rapprochement envisagé des 3 plates-formes – une monnaie virtuelle qu'il pourraient échanger facilement avec leurs amis et leur famille, voire utiliser pour payer des services. Détail important, des négociations seraient en outre en cours afin que ce « Facebook Coin » soit distribué sur les principaux sites d'achat et vente de cryptodevises.
Le réseau social n'en serait pas là à sa première tentative de faciliter les mouvements d'argent dans son environnement : outre les partenariats avec différents acteurs des paiements électroniques, on se souviendra notamment de l'aventure Facebook Credits, abandonnée en 2012. Les motivations restent probablement identiques, car le principe d'une monnaie internationale offrirait des perspectives séduisantes pour une entreprise rassemblant plus de 2,2 milliards d'utilisateurs aux 4 coins de la planète.
Je soupçonne que le recours à une cryptodevise constitue pour l'entreprise un moyen optimal de concrétiser sa vision en évitant les complications que représente la gestion d'une monnaie virtuelle plus classique. Ainsi, ses arguments n'ont peut-être rien à voir avec des enjeux de décentralisation, de confiance ou d'inaltérabilité de la blockchain mais plus avec la réglementation, allégée pour les mouvements « internes » et déléguée aux plates-formes spécialisées pour la conversion avec les monnaies fiduciaires.
Les velléités de Facebook de définir une véritable référence mondiale semblent corroborées par le modèle monétaire évoqué. En effet, sa valeur serait fixée – il n'est évidemment pas question de laisser la spéculation s'installer – non sur la base du seul dollar américain mais à partir d'un panier de devises, qui pourrait même être garanti par un stock réel. Naturellement, si ces choix se confirment, les autorités financières nationales risquent de s'émouvoir d'une telle immixtion dans leur domaine souverain (a minima par son possible impact sur la gestion des cours de change)…